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L'Interview, par Pierre MORIN
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POLITIQUE DE SANTE EN COTE D'IVOIRE ET PLANTES MEDICINALES

par le Docteur R. Hurpy
Biologiste des Hôpitaux - Vice-Doyen de la Faculté de Pharmacie d'Abidjan

"La santé pour tous en l'an 2000", ce slogan phare de l'OMS sera difficile à réaliser d'ici trois années, notamment en Afrique.
La promotion de la santé passe, sur ce continent, par la nécessaire mise en oeuvre de stratégies alternatives à la conception occidentale des soins :

Pourquoi ce choix ? Comment peut-il être appliqué ?

La difficulté d'accès au système de santé classique se traduit en Côte d'Ivoire, comme dans bien des pays africains, par :

Développés par les populations pauvres, ces attitudes et comportements qui peuvent présenter des dangers en santé publique ont fait l'objet d'études et d'analyses de la part des autorités Ivoiriennes, de chercheurs, de scientifiques, des professionnels de la santé et du social et des organisations non-gouvernementales (ONG) préoccupées par la promotion humaine en Afrique.

Ces études et analyses ont été comparées aux programmes de recherches sur les stratégies alternatives de promotion de la santé et de lutte contre la pauvreté mis en oeuvre par la communauté internationale et par des gouvernements d'autres pays.

De tout ceci, certains domaines d'actions ont été retenus :


L'ATELIER D'ABOISSO

Pour ce dernier point, devant le constat que 70 % de la population Ivoirienne utilise la médecine traditionnelle, avec comme thérapeutique majeure l'usage des plantes, une réunion des principaux intervenants du monde de la santé et des organisations représentatives des tradipraticiens a été organisée courant octobre 96 pendant trois journées. Ce fut "L'Atelier d'Aboisso".

Les conclusions de cet atelier ont servi à préparer un ensemble de textes, à visées législatives et de politique sanitaire, pouvant permettre d'intégrer la médecine traditionnelle aux secteurs officiels de la santé. Des lois seront concrétisées fin avril 97, après examen de ces textes par le parlement ivoirien.

L'Atelier d'Aboisso a énoncé les stratégies, les modalités et les mesures à prendre au niveau des plantes médicinales citées ci-après pour assurer une véritable promotion de la santé et de la qualité de vie des populations à faible revenu d'Afrique.
C'est une véritable politique alternative pour la promotion de la santé en Côte d'Ivoire qui est proposée.

Ainsi, pour les plantes médicinales, vu le regain d'intérêt universel pour les substances naturelles à usage médicinal et cosmétique, et le recours constant et même grandissant par les populations pauvres à la pharmacopée traditionnelle, il s'avère nécessaire de :


UN PROGRAMME D'ACTIONS A COURT, MOYEN ET LONG TERME DOIT ETRE MIS EN PLACE

Pour les actions à court terme :

Valorisation des plantes médicinales

Facilité d'accès à des services de santé appropriés

Actions à mener à moyen terme

Développement et recherches sur l'usage des plantes médicinales.

La création d'un institut de la Biologie et de la Pharmacopée Africaine vient d'être autorisée en avril 1997.

Actions à mener à plus long terme

Elles concernent l'amélioration des soins par la médecine traditionnelle, l'existence de M.T.A. étudiés, connus, prescrits.
La thérapeutique par les plantes sera intégrée progressivement au secteur Santé moderne, et revue selon des critères scientifiques.

A terme, il existera en Afrique, et notamment en Côte d'Ivoire, dans tout le secteur santé, une utilisation large et rationnelle des plantes médicinales.
La thérapeutique par les plantes devrait reprendre la place qui est sienne dans la Thérapeutique humaine et, probablement aussi, animale.


Ce texte reprend le contenu d'une communication orale du Professeur Hurpy lors du Colloque International SIMED Afrique, qui s'est tenu à Abidjan le 23 Avril 1997.


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