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PHYTO-ACTUALITES -1 PHYTO-ACTUALITES - 2 L'Interview, par Pierre MORIN PHYTO-THERAPIE PHYTO-COURRIER PHYTO 2000 |
"J'ai 46 ans. Depuis quelques mois, mes cycles deviennent irréguliers, j'ai des bouffées de chaleur. En plus, je suis nerveuse, et je prends du poids car j'ai tout le temps faim. Mon gynécologue affirme que j'ai débuté ma ménopause et m'encourage vivement à prendre des hormones. J'ai beaucoup entendu parler du traitement hormonal de la ménopause, mais j'ai peur de le prendre, car plusieurs de mes amies m'ont dit qu'il fait grossir. Est-ce que la Phytothérapie peut faire quelque chose pour moi et pour les femmes dans mon cas ?
Mme Annick V., de Gradignan
Voici la réponse du docteur Axelle BRISARD, membre de la Société Française de Phytothérapie et d'Aromathérapie (SFPA)
Votre gynécologue a constaté que les troubles que vous présentez sont caractéristiques d'un état de préménopause. Comme le font classiquement tous les médecins confrontés à de tels symptômes, qu'ils soient spécialistes ou généralistes, il vous propose le seul traitement envisagé par la médecine officielle : les hormones.
D'après les signes que vous présentez, vous êtes dans la première phase de la ménopause, marquée d'insuffisance lutéale avec hyperoestrogénie relative. Lors de cette phase, un progestatif est habituellement prescrit une dizaine de jours par mois, pour compenser la baisse de progestérone.
Dans quelque temps, après une période de diminution progressive de votre sécrétion oestrogénique, vous en arriverez au stade de ménopause confirmée. La carence en oestrogènes qui s'en suit risque d'être responsable de la survenue de troubles plus ou moins sérieux. La médecine vous proposera alors un oestrogène associé au progestatif. C'est le classique Traitement Hormonal de Substitution de la ménopause (THS). Tous ses effets négatifs sont loin d'être identifiés à l'heure actuelle, et sa prescription requiert une extrême prudence. Outre ses bienfaits attendus sur les bouffées de chaleur, la peau, les muqueuses génitales, l'état psychique, l'un de ses objectifs majeurs est de prévenir l'apparition de l'ostéoporose.
Comme vous pouvez le comprendre facilement, une telle approche réduit le problème de la ménopause à la carence en hormones féminines : la seule réduction du déficit en hormones peut et doit corriger l'ensemble des troubles présentés par la femme.
En réalité, comme nous le verrons dans un article à paraître dans un prochain numéro des BONNES FEUILLES, le problème est infiniment plus complexe. On ne peut comprendre complètement le rôle que joue un élément dans un ensemble donné que si on le relie à tous les éléments qui constituent cet ensemble. Et pourtant, en ne prenant en compte que l'état de l'ovaire et de ses sécrétions hormonales, bien qu'elle le relie à l'hypophyse, la médecine "oublie" qu'il est aussi en relation avec les autres glandes endocrines, le système neuro-végétatif, les divers organes émonctoriels (foie, reins; intestins etc...). On ne peut donc se limiter à prescrire un oestrogène ou un progestatif pour corriger un état nécessairement complexe et à multi niveaux. Il faut analyser, à chaque instant, la réalité spécifique et personnelle de la femme.
Du fait de la complexité des mécanismes physiologiques qui peuvent expliquer les signes que vous présentez, vous devez comprendre qu'il est non seulement impossible, mais aussi dangereux, de vous donner une réponse passe-partout. Il faut soutenir l'ensemble de votre organisme et le rééquilibrer globalement. Prendre en compte toutes vos fonctions, tous vos organes, tous vos systèmes, et ceci dans une étude dynamique et évolutive. Un tel objectif nécessite un examen clinique très approfondi. Complété si besoin par une analyse fine d'examens biologiques appropriés, le bilan doit permettre d'appréhender très précisément votre état réel.
Le traitement de terrain doit être le plus précoce possible, même si votre préménopause semble se passer dans les meilleures conditions, puisque c'est à ce stade là, et à celui-là seul, que l'on pourra vous assurer l'obtention d'un confort optimal pour la troisième partie de votre vie. Les moyens thérapeutiques que nous sélectionnerons devront s'efforcer de rester rigoureusement physiologiques, tant dans leurs mécanismes d'action que dans leurs doses d'activité. Ils viseront à faciliter ou restaurer le niveau ultérieur de la participation oestrogénique au fonctionnement général de votre organisme, et à rétablir le meilleur équilibre possible entre tous ses composants.
![]() | Toutes les obligations de traitement adapté que réclame cette période paraménopausique font de la phytothérapie, traitement inducteur et non substitutif, le traitement de choix de la femme à partir de la quarantaine. L'arsenal phytothérapique est en effet extrêmement vaste. Il permet de répondre à toutes les exigences d'actions physiologiques précises pour corriger les troubles propres à une femme donnée. Les plantes médicinales peuvent réguler, stimuler, freiner chacune des glandes endocrines, ainsi que les systèmes neurovégétatif et nerveux central. Elles possèdent des actions multiples sur les différents organes et permettent ainsi de trouver la bonne réponse de prescription à apporter aux problèmes spécifiques des femmes ménopausées. En outre, les extraits totaux de plantes s'intègrent à l'activité physiologique de l'individu en permettant les changements nécessaires à un meilleur équilibre. |
Ainsi, dans votre cas, pour traiter votre hyperoestrogénie relative par insuffisance lutéale, on pourrait recourir, à condition de tenir compte de leurs autres propriétés et des autres caractéristiques de votre terrain, à l'usage de plantes telles que l'alchémille, la salsepareille(voir image) ou même le gattilier.