Phyto 2000 Association des usagers de la phytothérapie

Association des Usagers de la Phytothérapie Clinique

SANTE et ALIMENTATION

cancer et diététique

par le docteur Marie-Odile RENAUDIN
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine
.


faut-il suivre un régime alimentaire?

par le docteur Marc HENRIOT
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine.

L'organisme humain est un ensemble d'organes fonctionnant de façon cohérente, avec comme objectif le maintien constant du milieu intérieur (principe de l'homéostasie de Claude Bernard). La peau, l'arbre respiratoire et le tube digestif sont des organes d'interface qui l'isolent du monde extérieur. Cet isolement n'est pas total. En effet, des échanges sont indispensables: extraction de substances nutritives et de combustion (fonction d'alimentation proprement dite, fonction de respiration) et rejet des déchets (fonctions émonctorielles ou de "nettoyage").

Au sens littéral du terme, l'alimentation est la fourniture de ce qui est nécessaire au fonctionnement. Concernant l'organisme humain, il se restreint à signifier l'apport de nutriments au niveau du pôle digestif.

L'alimentation idéale qui fournirait exactement et seulement
les éléments nécessités est impossible !

Quels sont les apports digestifs dont l'organisme a besoin pour s'entretenir, se renouveler, et fonctionner ?
On classe ces éléments, qui constituent les véritables nutriments cellulaires, en macro-nutriments,
§ Les glucides sous, forme de sucres simples lévogyres
§ Les lipides sous forme d'acides gras
§ Les protides sous forme d'acides aminés
§ Les sels minéraux : calcium, magnésium, sodium, potassium, chlore
§ l'eau H2O,

et en micro-nutriments
. les vitamines : F, A, O, E, K, C, B, P, PP
. les oligo-éléments : fer, cuivre, zinc, cobalt, manganèse ….

Qu'offre à l'homme le monde extérieur ?

Aucun de ces nombreux éléments n'existe sous sa forme pure. Tous se trouvent en effet, réunis en diverses proportions au sein de produits complexes que nous nommons couramment " aliments " : céréales, légumineuses, légumes, fruits, poissons et fruits de mer, viandes, oeufs, laitages, eau,… Ainsi, l'aliment que nous appelons " eau " "est ecn fait un assemblage composé essentiellement d'eau H20, mais également de minéraux, d'oligo-éléments et d'éventuels toxiques. De même, les céréalecs associent glucides, protides, sel, minéraux, oligo-éléments et fibres inassimilables, voire résidus toxiques, etc.

Il apparaît donc que chaque ingestat (produit introduit dans le tube digestif) apporte, par rapport aux besoins réels des éléments utiles, mais aussi des éléments inutiles dans l'immédiat, et des déchets.

Ingestion, digestion, assimilation.
Il revient à la digestion d'extraire des "aliments" les briques physiologiques, (les nutriments cellulaires), de trier les
utiles des inutiles, et d'éliminer les déchets. Il est ensuite du ressort de l'assimilation d'intégrer les nutriments digérés dans la chimie biologique, pour en refaire des tissus neufs des enzymes, de l'énergie, des stocks … Autrement dit, premier point fondamental, ce n'est pas ce que nous mettons en bouche qui nous nourrit, mais ce que nous réussissons à digérer et à assimiler à partir de ce que nous ingérons ! Ainsi, par exemple, il ne suffit pas de se gaver d'aliments riches en calcium pour construire des os solides; encore faut-il que ce minéral soit extrait, puis assimilé, et enfin correctement intégré au bon endroit et au bon moment.
Compromis : agression et utilité.
ll est évident que l'alimentation est utile, voire indispensable, par l'apport d'éléments nutritifs. Toutefois, on oublie trop souvent que les procédés extractifs ainsi que la gestion des déchets, des toxiques et des éléments nutritifs sont coûteux en énergie, en sécrétions, en enzymes… Ils constituent donc pour l'organisme une agression.
Il faut alors, dans l'alimentation journalière, accepter un compromis entre agression et utilité. Le bon sens amène à la recherche du maximum d'utilité pour le minimum d'agression. Ce qui débouche sur le précepte que l'homme sain moyen, dont on ne peut nier l'omnivorisme, doit manger de tout un peu, et un peu de tout, en essayant de respecter, d'après les connaissances actuelles, une répartition d'environ 55% de glucides, 15% de protéines, et 30% de lipides (décomposés en 10% de graisses saturées, 10% de mono-insaturées et 10%de polyinsaturées)

. Illusion d'un régime universel type.

Dans la réalité, bien que chacun tende plus ou moins à se rapprocher de l'individu moyen statistiquement déterminé, personne ne lui ressemble parfaitement. Non seulement les, besoins basaux (entretien et renouvellement) sont différents (homme, femme, petit, grand, gros, maigre, enfance, puberté, grossesse, vieillesse,.), mais également les besoins d'activité (bureaucrate, bûcheron, intellectuel, sportif,...) Il s'avère donc illusoire de vouloir définir un régime universel type. Même des régimes spécifiques à certaines catégories ne resteront que des approches grossières. En effet, ils ne peuvent prendre en compte les besoins basaux propres à l'individu, ni leur modification par l'activité qui n'est ni constante ni permanente de la même manière chez chaque personne de la même catégorie; comme ils ne peuvent tenir compte de la plus ou moins bonne adéquation de cette activité à l'individu.

. Impossibilité pratique d'un régime parfaitement personnalisé.

L'idéal d'un régime personnalisé, sans cesse adapté en fonction des modifications et des besoins basaux et de l'activité, est un objectif dont on peut tenter de s'approcher asymptotiquement, c'est-à-dire s'en rapprocher de plus en plus mais sans jamais l'atteindre complètement. Cela exige un investissement hors du commun. De plus, dans une famille composée de plusieurs personnes, il faudrait préparer autant de repas appropriés, ce qui est socialement inacceptable.

. Conséquences concernant l'individu en parfaite santé.

Dans la pratique, l'individu doit donc se contenter d'approximations à partir de grandes règles générales pour optimiser son rapport utilité/agression. C'est-à-dire que si la théorie essaye de déterminer " le mieux possible ", dans la pratique de la réalité quotidienne on ne peut tendre qu'à faire " le moins mal possible " ! Ce qui conduit obligatoirement à terme à un excès de nutriments superflus (voire à un défaut relatif) et de déchets. On aboutit, dans le meilleur des cas, à une simple surcharge émonctorielle, la plupart du temps à une intoxination de l'organisme. Cette notion constitue une des justifications des cures dépuratives lors des changements de saison, dont la plus connue est sans conteste la cure de raisin automnale.

. Le déficient digestif.

La personne présentant une quelconque déficience fonctionnelle digestive ou assimilatrice (ce qui ne signifie pas nécessairement maladie organique patente !) devra en outre, dans l'attente d'une éventuelle guérison, se préserver vis-à-vis de telle ou telle catégorie d'aliments dont elle n'arrive à rien ou quasi rien extraire, alors que celle-ci lui occasionne des troubles.

Certains, qui se sont trouvés bien de tel ou tel régime restrictif, veulent en décréter l'universalité. Ils se trompent : ces régimes sont adaptés seulement à une fonction digestive ou assimilatrice particulière, et leur usage ne peut donc être généralisé. Par exemple, on entend dire qu'il ne faudrait pas absorber de fruits après le repas, mais toujours en dehors Ceci est valable pour des sujets à la digestion particulièrement laborieuse chez eux les fruits inclus au repas auront tendance à fermenter et donc à provoquer ballonnements et inconfort. Mais chez l'individu doué d'un potentiel digestif en bon état de fonctionnement ce phénomène ne se produira pas, et c'est pour lui, au contraire, une excellente chose que de clore le repas par un fruit. De même, d'autres préconisent comme l'idéal un régime dissocié. Si, comme l'a montré SHELTON, ce dernier se trouve être adapté à des personnes auxquelles on a ôté une portion de tube digestif, il n'a pas de raison d'être encouragé chez un individu au potentiel digestif normal, en dehors bien sûr de toute mesure thérapeutique. Nous analyserons dans un article futur tous les régimes (végétarien, végétalien, macrobiote, "cartonien", …) dont chacun se prévaut d'être le meilleur; toutefois, la place impartie ne nous le permet pas. Retenons simplement qu'ils ont chacun des indications spécifiques et qu'il faut se méfier comme de la peste de toute directive qui se voudrait à portée universelle. La caractéristique de la vie est, même au sein d'une espèce, la diversité et non l'uniformité; c'est ce qui constitue sa richesse, sa sauvegarde.

. L'individu malade
L'alimentation de la personne malade devra en outre éviter les nutriments toxiques pour elle, ou ceux qui favorisent les processus de sa maladie. Par exemple, il est sage de soulager les fonctions pancréatiques chez le diabétique, d'évincer les graisses chez l'hépatique, de supprimer les aliments pro-inflammatoires lors des phases inflammatoires de toute pathologie (notamment viandes et laitages lors des poussées aiguës d'arthrites)…
L'idéal serait de fournir à l'organisme au métabolisme détraqué les nutriments qui vont favoriser un ralentissement de la maladie, voire, lorsque cela est encore possible, induire une guérison spontanée. Mais nous quittons là le domaine de l'alimentation proprement dite et débordons sur celui de la phytothérapie clinique et de la théorie endocrinienne du terrain.

En conclusion, l'organisme est une entité autogérée, mais qui ne peut se suffire à elle-même. L'apport de nutriments par l'alimentation est indispensable. Malheureusement, il existe une double inadéquation, qualitative et quantitative, des apports alimentaires par rapport aux besoins réels. Autrement dit, tout est aliment, rien n'est aliment, tout est toxique, rien n'est toxique. Tout n'est que question de dose. Ce d'autant plus que les besoins réels de chacun sont indissociables et de son état basal qui lui est propre, et de son niveau d'activité qui varie en permanence. D'ou l'illusion de vouloir déterminer un régime universel type. Celui-ci, en outre, ne serait plus valable face à une dysfonction dans les processus digestifs ou/et assimilateurs, ni en présence d'une maladie avérée ou fonctionnelle. L'idéal serait un régime adapté en permanence à chacun. Dans la pratique, cela se révèle utopique. Chacun ne peut donc que se contenter d'une alimentation optimisant au mieux le rapport utilité/agression qui lui eet propre, en se souvenant que socialement il est amené à faire le moins mal possible et non pas le mieux possible. C'est pourquoi le recours aux cures dépuratives saisonnières revêt une importance primordiale, car elles peuvent permettre de pallier les phénomènes d'intoxination que nous avons vus précédemment.


CANCER et DIÉTÉTIQUE

par le Docteur Marie-Odile RENAUDIN
Membre de la Société Française d'Endobiogénie et Médecine

Quelle que soit son origine,
Quel que soit le pays où il naît,
L'homme pour vivre, doit se nourrir.
Quel que soit son milieu social,
Quel que soit son travail,
L'homme pour vivre, doit se nourrir.
Quel que soit le but de sa vie,
Quels que soient les chemins qu'il emprunte,
L'homme pour vivre, doit se nourrir.

Mais peut-il se contenter de n'importe quelle nourriture pour vivre ? La réponse est non. Nous sommes ce que nous mangeons car la finalité de l'aliment après avoir été ingéré, digéré, est de s'intégrer à notre organisme en lui apportant l'énergie, les nutriments, les éléments d'information nécessaires à la maintenance et à la dynamique de sa structure, c'est-à-dire à notre dynamique de vie.

Lorsque nous ingérons un aliment quel qu'il soit, celui-ci déclenche des événements en chaîne :

  • réactions du système neurovégétatif qui fait sécréter les enzymes et les sucs nécessaires à la digestion de l'aliment - sécrétion qui commence dans la bouche par celle des glandes salivaires, se continue dans l'estomac, puis dans l'intestin grèle par les sucs biliaire et pancréatique - et qui fait progresser le "bol" alimentaire tout au long du tube digestif ;
  • réactions du système endocrinien tant local que général, qui intervient en étroite relation avec le système neurovégétatif dans la gestion des différents nutriments, dans leur absorption, leur répartition, leur utilisation ;
  • ces aliments traités, dégradés arrivent au foie, organe central du métabolisme. Les cellules hépatiques détruisent les éléments qui doivent être éliminés parce que toxiques ou non nécessaires, ou les dégradent en molécules plus petites qui servent à la reconstruction de nutriments répondant aux besoins métaboliques de l'organisme. Le rôle fondamental que joue le foie par ses fonctions de détoxication, d'élimination, de destruction et de construction, intervenant dans les métabolismes protidique, glucidique, lipidique, vitaminique, en fait le gestionnaire du métabolisme général de l'organisme.

Cela implique immédiatement au moins deux réflexions :

  • la première est que la qualité ou la toxicité de notre alimentation, par l'induction du travail hépatique qu'elle engendre, intervient au niveau du métabolisme de chacun de nos organes, de nos systèmes de défense, de notre système neurovégétatif et de notre système endocrinien ;
  • la deuxième est que tout état d'agression, qu'il soit de nature psychologique ou physique, engendre une dysfonction des différents éléments qui constituent le système neurovégétatif, créant ainsi des spasmes intestinaux et le blocage du sphincter où débouchent les voies biliaire et pancréatique. L'imprégnation des aliments par les sucs nécessaires à leur digestion est alors insuffisante, ce qui engendre en aval un déséquilibre de la flore bactérienne intestinale, des phénomènes de colite et par voie de conséquence un déséquilibre général de l'organisme.

Les aliments jouent donc un rôle majeur dans notre équilibre puisque par dégradation ou reconstruction ils s'introduisent dans les mécanismes physiologiques ou physiopathologiques de notre organisme. On comprend alors que la nourriture a souvent un caractère agressif alors qu'elle devrait être au contraire "un traitement préventif, un traitement curatif, un traitement d'urgence".

Ainsi intégrés dans notre physiologie cellulaire, les aliments peuvent jouer un rôle très important dans l'induction, la maintenance, la multiplication des cellules cancéreuses. Prenons deux exemples :

* Chacun sait que les oestrogènes ont un rôle déterminant dans le cancer du sein. Ces hormones sont synthétisées par les ovaires à partir du cholestérol que nous fabriquons, mais aussi et surtout que nous absorbons dans les produits d'origine animale. Ces oestrogènes forment et maintiennent notre structure, assurent la reconstruction lorsqu'il y a eu destruction, mais leur rôle de maçons leur permet également de construire des tumeurs bégnignes comme les fibromes, et des tumeurs malignes comme les cancers du sein et de l'utérus.

Si aux techniques thérapeutiques qui détruisent ou enlèvent la tumeur, nous associons une alimentation qui, dans un premier temps exclut tout produit d'origine animale, puis en restreint très fortement la quantité, nous diminuons la synthèse d'oestrogènes ainsi que leur travail de construction, c'est-à-dire que nous ralentissons le métabolisme cancéreux. Cette simple action est très visible dans les fibromes, car facilement mesurable par l'échographie pelvienne, action qui, associée à un traitement personnalisé, permet souvent d'éviter une intervention chirurgicale.

* Chacun sait que le sucre est le principal nutriment du cerveau, qu'il lui est totalement nécessaire et qu'une baisse de ce taux dans le sang ne doit pas durer longtemps sous peine de conséquences graves, voire mortelles. Or aujourd'hui, nous assistons à une augmentation de la fréquence des cancers du cerveau chez les jeunes. Parallèlement nous les voyons boire sans cesse des boissons sucrées comme le coca-cola, les sodas et autres boissons très riches en sucre, nous les voyons manger des sandwitches car ils n'ont plus le temps ou l'argent nécessaires à des repas équilibrés, alors chez ceux dont le terrain est propice, ces apports permanents de sucres vont nourrir des cellules mutantes et faciliter leur multiplication.

Ces exemples nous permettent de comprendre quelques points concrets sur le cancer.

  • Les cellules cancéreuses n'existent pas seulement avec leur environnement mais grâce à leur environnement, toujours impliqué dans leur existence et la maintenance de leur vie. Tout aussi fondamentale est la notion que les cellules normales loin de les soutenir dans leur déviance, cherchent aussi à les emprisonner ou à les détruire.
  • La médecine technicienne lutte contre les cellules cancéreuses en les détruisant par les trois moyens bien connus : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Elle essaie également de bloquer les hormones qui ont permis l'induction cancéreuse puis sa maintenance, tels les oestrogènes chez la femme, tels les androgènes chez l'homme, mais l'organisme parfois et même souvent, réussit à contourner ces voies bloquées.
  • Tous ces traitements sont indispensables, mais n'oublions pas que la vie d'un être ne se résume pas dans ses cellules tumorales, que la vie est avant tout contenue dans les cellules normales et que c'est cette vie qu'il faut soutenir par tous les moyens dont nous disposons.

La diététique est l'un de ces moyens. Une diététique qui correspond aux besoins, qui répond à la demande des cellules normales, est une arme extrêmement importante. Bien sûr, pour toute personne atteinte d'un cancer, l'alimentation devrait être personnalisée selon le stade de la maladie, selon les thérapeutiques employées, et c'est ce que tentent de faire les médecins qui ont une approche globale de l'être humain.

Il est évident que dans un tel article, on ne peut donner que des éléments généraux, cependant très importants. Nous avons abordé la physiologie digestive d'une façon extrêmement succinte, mais suffisante pour comprendre que la diététique, arme puissante, ne peut et ne doit pas être utilisée seule. Toute personne qui se sait atteinte d'un cancer ressent une profonde angoisse, les thérapeutiques souvent lourdes mais nécessaires, l'aggravent. Les réactions de la famille, des amis et parfois de l'employeur peuvent engendrer beaucoup de souffrance quand elles ne sont pas d'amour, d'amitié et de soutien. Ainsi se trouvent multipliées les agressions qui mettent la personne en état de stress, état de stress psychologique donc physiologique, dans lequel le plexus solaire ( réunion des nerfs innervant les organes digestifs) sous tension permanente, freine considérablement l'écoulement des sucs biliaire et pancréatique. Il induit ainsi une mauvaise détoxication des produits chimiques, un dysmétabolisme intestinal, le tout créant un "mal être" qui à son tour devient agression ... La compréhension de cette physiologie et de cette physiopathologie fait réaliser que la diététique ne peut pas atteindre une efficacité réelle dans ces conditions, et qu'il est nécessaire d'inclure dans cette stratégie de lutte des éléments de relaxation, qui peuvent être différents pour chacun mais qui ont tous le même but : se détendre physiquement et se pacifier au maximum. Cela ne supprime pas les agresseurs exogènes, mais change la façon dont on les vit et permet ainsi de les digérer. La digestion événementielle facilite la digestion alimentaire.

Concrètement, la diététique sous-entend :

  • de mâcher longuement les aliments pour les décomposer en plus petites particules et les imprégner de sucs salivaires, ce qui facilite les digestions gastrique et pancréatique ;
  • de ne pas boire pendant les repas afin de ne pas diluer les enzymes et les sucs digestifs ; par contre boire entre les repas afin de diminuer le travail de concentration des reins et faciliter l'élimination des produits chimiques ;
  • de dissocier les prises alimentaires en ne consommant pas viandes et féculents ensemble dans un même repas, de façon à limiter l'assimilation des protéines animales et améliorer le confort de la digestion ; la présence des féculents augmente considérablement l'assimilation des protéines qui servent en premier lieu au métabolisme des cellules cancéreuses, et cela est encore plus important quand les oestrogènes ont joué un rôle dans leur genèse et/ou leur prolifération ;
  • de supprimer tout produit laitier de vache, c'est-à-dire le lait, tous les fromages y compris les fromages blancs, yaourts, petits suisses, car le lactose est un élément initiateur d'inflammation et les protéines du lait de vache, mal digérées par le pancréas, se transforment en protéines inflammatoires dans l'organisme. Aussi supprime-t-on les produits laitiers dans toute phase aiguë d'une maladie évolutive, dans tous les états inflammatoires (chimiothérapie et radiothérapie en créent obligatoirement un) et dans tous les états allergiques.
    Erreur alors souvent faite et à ne pas commettre : remplacer le lait de vache par le lait de soja, le soja étant une plante très riche en oestrogènes.

Dans les cancers où les oestrogènes jouent un rôle important, les produits laitiers apportent donc :

  • du cholestérol qui sert à leur synthèse ;
  • des protéines qui servent à la construction ou à l'extension des tumeurs, à l'augmentation de l'état inflammatoire et donc de la congestion qui facilite les mutations ;
  • du lactose, élément initiateur d'inflammation.
Les laits de brebis et de chèvre sont moins pro-inflammatoires. Si la tentation est trop forte, c'est avec la chèvre plutôt qu'avec la vache qu'il vaut mieux "fauter" ...

Les cellules cancéreuses sont des cellules fragiles qui n'ont plus les moyens de produire leur propre énergie, c'est la raison pour laquelle elles se nourrissent de tout ce qui leur arrive par le sang et en premier le sucre et toutes sucreries dégradées en glucose dans le foie. N'oublions pas que ces cellules cancéreuses consomment leur poids de sucre toutes les 4 ou 5 heures !

Ainsi voit-on que les glucides, les lipides et les protéines sont les nourriciers des cellules cancéreuses, et pourtant le jeûne n'est pas une solution ! Il est nécessaire de manger pour nourrir les cellules normales afin de les fortifier dans le combat qu'elles mènent.

Globalement on peut dire que les légumes crus et cuits, les fruits crus et cuits (en privilégiant les crus) et les légumineuses très riches en fibres, potassium, magnésium et calcium, sont les trois principaux aliments. Parmi les produits d'origine animale, préférer les volailles, faiblement assimilées par l'organisme, aux viandes rouges, mieux assimilées et plus toxiques, l'agneau élevé sous la mère, les poissons de mer et parfois des oeufs à la coque. Supprimer tout ce qui est porc et abats, pour éviter un travail supplémentaire de détoxication au foie. C'est un conseil général qui doit être adapté à chacun.

Une question est systématiquement posée par les femmes quand on parle ainsi de l'alimentation :
"Si je supprime les produits laitiers vais-je faire de l'ostéoporose ? Faut-il alors que je prenne des comprimés de calcium ? "
La réponse est le plus souvent non.

  • Non, parce que l'ostéoporose est le fait des femmes ayant une hyperfonction thyroïdienne très marquée, et cela ne touche que 20% des personnes.
  • Non, parce que le calcium se trouve dans presque tous les aliments et notamment dans les lentilles qui en sont très riches, les amandes, les endives.
  • Non, parce que les produits laitiers ne sont à supprimer que dans les périodes de maladies évolutives, inflammatoires et allergiques.
  • Non, parce que le calcium pris en comprimés est d'une part mal assimilé par l'organisme et ne répond pas à ses besoins physiologiques (sauf rares exceptions) et d'autre part, en périodes de stress il ne pénètre pas dans les os mais agresse les parois vasculaires et les détériore.

En dehors des aliments nutritifs pour les cellules saines dont nous venons de parler, il existe des possiblités de détoxiquer l'organisme comme avec les cures de fruits (les cures de fruits rouges au printemps, la très célèbre cure de raisins à l'automne, si détoxicante !) mais également les monodiètes, faciles à faire, qui réactivent l'organisme (monodiètes de fruits, ou d'un seul fruit, monodiète de lentilles, de légumes, etc.).

Enfin pour terminer, un mot sur la vitamine C. Elle est nécessaire pour son rôle anti-infectieux, pour son intervention dans la synthèse du cortisol, hormone de défense de l'organisme tant sursollicitée et épuisée par les chimiothérapies. Elle se trouve dans tous les légumes et fruits frais, le kiwi en étant le fruit le plus riche.
"Chaque repas est une ordonnance" , comme le disait Georges DUHAMEL.

Vouloir traiter le processus tumoral en faisant abstraction de son environnement est une approche qui confine à l'absurde, mais avec nos malades, nous sommes conscients qu'accepter de bouleverser sa façon de s'alimenter, de se pacifier intérieurement quelles que soient les agressions, leur force, leur multiplicité, leur durée, est une démarche qui a un coût, car il coûte de faire des choix, de devenir responsable de sa vie, de grandir, d'acquérir la liberté. Pourtant c'est à ce niveau que se situe le véritable combat contre le cancer, car quelle qu'en soit la gravité "l'homme persiste sous le malade et dispose le plus souvent de ressources extraordinaires" lui permettant de se battre contre sa maladie.