Phyto 2000 Association des usagers de la phytothérapie

Association des Usagers de la Phytothérapie Clinique

RECHERCHES

VISUALISATION DE L'ACTION THERAPEUTIQUE DES PLANTES MEDICINALES

par les Docteurs C. Duraffourd et J.C. Lapraz

A l'heure actuelle, le public médical et le grand public n'ont pas encore une idée juste des possibilités réelles des plantes médicinales utilisées dans le cadre d'une stratégie thérapeutique bien conduite.
Pour les uns, la phytothérapie ne suscite bien souvent que scepticisme dubitatif sinon mépris clairement affiché, pour les autres elle déclenche une forme de croyance béate et inconditionnelle "aux pouvoirs merveilleux des herbes", et ce d'autant plus si elles portent des noms exotiques et sont diffusées hors des circuits pharmaceutiques.

Médecins généralistes, rompus à l'usage des plantes médicinales depuis plus de vingt ans, les docteurs Duraffourd et Lapraz ont enseigné en France dès 1976 et à l'Etranger depuis 1980, la place exacte qu'elles devaient occuper dans l'arsenal thérapeutique. C'est pour diffuser au plus grand nombre de patients des informations objectives sur leurs possibilités réelles qu'ils ont accepté d'être les conseillers scientifiques de l'Association PHYTO 2000.

Dans cette optique, les numéros des "BONNES FEUILLES" publieront des cas de malades traités, soit en pratique de ville, soit lors de consultations hospitalières, illustratifs de l'efficacité de traitements basés sur l'approche endocrinienne du terrain, et dans lesquels la phytothérapie clinique prend une place prépondérante.

Que les problèmes étudiés soient graves ou plus simples, ils permettront d'aborder des thèmes fondamentaux, tels que ceux de: santé, maladie, thérapeutique, prévention, responsabilité, éthique etc... qui sont une autre des préoccupations de notre association. Ils permettront peut-être d'apporter des réponses différentes de celles qui ont présidé à la mise en place du système actuel de santé responsable et de l'élimination progressive de l'usage médical des plantes médicinales, et de la perte pour les patients des immenses possibilités dont elles sont porteuses.

1er Cas: MALADE ATTEINT d'un DIABETE GRAVE AVEC POLYNEVRITE SEVERE DES MEMBRES

2 ème Cas: HEPATITE C chez une FEMME ATTEINTE D'UN CANCER DU SEIN

3 ème Cas: HEPATITE MEDICAMENTEUSE chez UN MALADE PORTEUR d'une LEUCEMIE AIGUE MONOBLASTIQUE

4 ème cas : UN TAUX DE CHOLESTOROL élévé chez UNE FEMME DE 58 ANS

5 ème cas : LE CAS MATHILDE: REGURGITATION de LAIT (regurgitation oesaphagienne)

6 ème Cas : Bernard B. : UNE PROSTATITE chez un HOMME de 40 ans


1er Cas

MALADE ATTEINT D'UN DIABETE GRAVE AVEC POLYNEVRITE SEVERE DES MEMBRES

La pratique quotidienne de la médecine générale met parfois le médecin généraliste en face de décisions difficiles lorsqu'il est sollicité de donner son avis après que le patient ait d'abord pris conseil auprès de spécialistes. La position du praticien qui recourt à l'usage des plantes médicinales est encore plus difficile, car il utilise des modalités de prescription qui n'entrent pas dans le cadre du consensus médical tel qu'il est défini actuellement. Le cas suivant va nous permettre d'illustrer un tel état de fait.

Agé de 63 ans, Monsieur Christian M. consulte le 6 février 1992 pour un diabète sucré avec polynévrite intense. Son taux de glycémie est de 3,56 g/l à jeun et de 4,07 g/l après le repas. Les douleurs nerveuses sont si violentes qu'elles lui interdisent tout sommeil. L'altération de l'état général est profonde, et le médecin diabétologue consulté à l'hôpital Bichat ne voit pas d'autre solution qu'une hospitalisation immédiate avec, écrit-il dans son courrier, mise en place le plus tôt possible du seul traitement adapté, selon les critères actuels de la médecine, à la prise en charge d'un tel cas : "une insulinothérapie extrêmement rigoureuse pour obtenir la rétrocession d'une polynévrite diabétique, à savoir au moins 3 injections par jour, et un contrôle au moins 3 fois par jour...Cela doit être débuté le plus tôt possible".

Cette proposition bouleverse le malade qui, pour avoir plusieurs diabétiques dans sa famille, connait parfaitement les astreintes d'une telle décision et surtout son caractère définitif. Ayant opposé à cette proposition sans alternative un refus d'hospitalisation immédiate, il vient nous demander alors s'il est possible de différer l'insuline et de tenter d'abord un traitement ambulatoire d'épreuve avec une stratégie plus large comportant, parmi d'autres éléments médicamenteux, l'usage de plantes médicinales.

Devant la possibilité d'un suivi médical pouvant être assuré très régulièrement, avec bilans biologiques rapprochés permettant de contrôler l'évolution instantanée du taux sanguin de sucre, il est décidé de surseoir à l'hospitalisation et de mettre en place un traitement de réduction du degré du diabète, en resserrant au maximum.toutes les possibilités complémentaires qu'apporte le respect rigoureux des conditions d'hygiène et de diététique, et de liberté fonctionnelle des organes qui interviennent directement ou indirectement dans le métabolisme du sucre.
Si la normalisation de la glycémie a été obtenue en moins de deux mois, on assiste à l'atténuation lente mais régulière des signes cliniques de polynévrite, confirmée par l'amélioration parallèle et progressive des signes objectifs à l'électromyogramme.

Pendant les six premiers mois, les divers traitements appliqués associèrent aux prescriptions magistrales un antidiabétique oral à faible dose (DaonilR 1 comprimé par jour), qui sera poursuivi jusqu'à obtention d'une stabilisation prolongée de la glycémie, et maintenu à cette dose par la suite. La remontée passagère du taux de sucre que l'on observe le 18 Mars 94 est liée au départ à la retraite de ce patient qui a dû alors effectuer de nombreuses démarches stressantes. Le mois suivant, après adaptation du traitement, la glycémie s'est normalisée.

Un tel cas soulève un certain nombre de questions qui doivent être abordées clairement afin qu'aucune confusion ne s'établisse.
Il est bien évident qu'une telle décision de surseoir à l'insuline ne peut être prise sans une grande maîtrise de la médecine de terrain. L'appréciation du rapport bénéfices/risques d'un traitement par rapport à l'autre doit être longuement évaluée, et étayée par des arguments cliniques et biologiques extrêmement stricts. Il ne saurait là y avoir de "bricolage" avec les plantes.

La participation du patient à ses soins a été pleine et entière, fruit de sa responsabilisation éclairée par l'éducation dispensée, et le résultat obtenu a permis d'éviter à ce patient un traitement insulinique à vie et l'économie substantielle d'une hospitalisation pour la sécurité sociale.

La prise en compte du malade dans tous les secteurs de son organisme amène obligatoirement le médecin à ne pas se limiter à prescrire un antidiabétique à un malade diabétique. L'élargissement de sa vision le conduit alors à s'intéresser aux inter-relations organiques, neurovégétatives et endocriniennes.

C'est pourquoi les traitements successifs pris par ce patient ne se sont pas seulement attachés à associer des plantes agissant sur les fonctions du pancréas, mais ils ont pris en compte la part du foie, du système parasympathique, des neurotransmetteurs, etc...dans la genèse de sa maladie, et tenté d'apporter les éléments susceptibles au mieux de corriger les désordres constatés.

C'est à de telles conditions seulement qu'il est possible d'espérer obtenir des résultats qui permettront à des malades promis à des traitements lourds et définitifs d'avoir une chance de guérison véritable.

Si, parmi les éléments complexes de son traitement, nous eûmes recours à des plantes telles que la mélisse, le noyer, la vigne rouge, le tilleul, l'artichaut, la bardane, le cascara, l'hamamélis, c'est parce que leur prescription relevait d'effets très spécifiques au malade considéré, et à des périodes bien précises de l'évolution de sa maladie. Face à un tel cas, le médecin qui prescrirait sans justification physiologique précise des plantes médicinales ferait du "n'importe-quoi-isme" et serait hautement répréhensible en faisant courir un risque certain au malade.

La complexité des prescriptions suivies par Monsieur M. dans le cadre de l'approche endocrinienne du terrain a permis une importante régression des signes de polynévrite, visualisée par les électromyogrammes successifs, ainsi que l'écrit en Septembre 94 le docteur B., neurologue, coordinateur de l'Unité de Traitement de la Douleur d'un hôpital de l'Assistance Publique de Paris :

...par rapport à l'examen réalisé il y a 9 mois, il y a une amélioration des vitesses de conduction qui sont maintenant autour de 38 m/s. Dans l'ensemble, les douleurs sont plus espacées, ce qui paraît correspondre à l'amélioration du diabète.


2 ème Cas

HEPATITE C CHEZ UNE FEMME ATTEINTE D'UN CANCER DU SEIN

L'approche oncobiologique, telle que nous la pratiquons dans le cadre hospitalier de la Clinique Chirurgicale Générale et Oncologique de Boucicaut (Pr Reynier) nous a mis depuis cinq ans en contact avec de nombreux malades porteurs d'affections très graves.

Madame S Mila a subi le 14/12/90, à l'âge de 35 ans, une ablation totale du sein droit avec curage ganglionnaire pour un cancer (carcinome canalaire multifocal infiltrant de stade lll). La gravité de son cas impose la mise en place d'une chimiothérapie par Novantrone, Endoxan, Fluoro-uracile, Méthotrexate qu'elle reçoit du 25 Avril au 5 Octobre 1991, suivie d'une radiothérapie.

En Avril 1992, elle subit une intervention de chirurgie plastique mammaire pour une reconstitution du sein ôté. Le bilan de contrôle du suivi régulier de sa maladie montre en Juillet 92 une montée du taux des transaminases, enzymes dont l'élévation traduit l'intensité d'une atteinte hépatique, (SGOT à 161 UI, pour une normale inférieure à 3O, et SGPT à 353 UI, pour une normale inférieure à 4O). Cette anomalie est tout d'abord attribuée à une séquelle tardive de la chimiothérapie reçue antérieurement. Mais l'aggravation du taux des transaminases, notées à 229 pour les SGOT et à 588 pour les SGPT en Octobre 92, amène à envisager le diagnostic d'hépatite C qui sera confirmé en Octobre 92.

La sérologie virale montre un anticorps anti-HBc positif isolé et la biopsie du foie en Décembre 93 des lésions d'hépatite C avec fibrose extensive par endroits et des lésions d'activité non négligeable, portant à la fois sur l'espace porte et les lobules.
En dehors des séquelles radiochirurgicales normales, l'examen clinique montre une hépatomégalie douloureuse, à 3 travers de doigt, avec subictère palatin et cutanéo-muqueux, signes diffus de colite, constipation opiniâtre, ballonnement abdominal et anorexie.

Un traitement symptomatique oncobiologique, à visée exclusive de protection hépatique, est institué fin Octobre 92 pour une durée de deux mois. Il associe la prise quotidienne de 1 litre de décoction d'Aubier de Tilleul sauvage du Roussillon à une préparation phytothérapique comprenant des extraits de Boldo, d'Artichaut, de Combretum, de Bardane, de Cascara, de Noyer et du Magnésium.
L'amélioration clinique est spectaculaire en quelques jours, avec reprise de l'appétit, du transit et récupération du sommeil.

Alors que l'atteinte hépatique s'accentuait régulièrement depuis plus de six mois, les contrôles biologiques effectués moins d'un mois après le début du traitement (7 décembre 92) montrent :
SGOT passent de 6 N (229) à 2,3 N (89) SGPT passent de 16,3 N (588) à 5,1 N (184) GGT passent de 13,8 N (249) à 5,3 N (94,7)

Devant la constatation de cette amélioration, la décision de mettre en place un traitement par l'lnterféron (3 injections par semaine) est alors différée.
La preuve a contrario de la réalité de l'activité du traitement oncobiologique est apportée par la remontée spectaculaire des transaminases le 23 février (de 184 à 429 UI pour les SGPT et de 89 à 198 UI pour les SGOT, et de 98 à 330 pour les gGT) après que la malade ait été amenée à le suspendre pendant plus d'un mois.

Des problèmes financiers graves l'avaient en effet mise dans l'incapacité d'acheter son traitement phytothérapique. En effet, depuis les mesures de déremboursement prises en 1989 par le ministre de la Santé de l'époque, Monsieur Evin, les traitements phytothérapiques ne sont plus remboursés, même aux malades hospitalisés qui ont droit à une prise en charge totale de leurs soins classiques pour traiter les cancers dont ils sont atteints. Affolée à juste titre devant l'aggravation de ses résultats, alors qu'ils s'amélioraient lorsqu'elle prenait le traitement à base de préparations magistrales phytothérapiques, elle décide, au prix d'un lourd sacrifice financier pour elle, de l'acheter à nouveau. Avec sa reprise permanente, on assiste depuis à une baisse régulière des transaminases (SGPT à 146 UI et SGOT à 109 UI le 6 Juin 94).

A noter en Septembre 93, au moment où elle envisage une procédure de divorce, une remontée nette des gGT et plus discrète des transaminases, traduisant plus un blocage de la fonction d'élimination du foie qu'une reprise évolutive de la maladie, puisque le mois suivant la courbe d'amélioration se poursuit. Les derniers contrôles échographiques et biopsiques ne montrent depuis aucun signe d'évolution vers la stéatose ou la cirrhose, maladies qui représentent des risques évolutifs majeurs de ce genre d'affections.

Le suivi permanent auquel elle est soumise autorise à poursuivre un seul traitement de terrain. L'évolution future est pour l'instant sauvegardée, et le traitement par l'interféron alpha qui au mieux permet de stopper le processus dans 40% des cas, et au prix extrêmement lourd pour la Sécurité Sociale, reste en réserve.

Pendant les 11 mois qui se sont écoulés depuis le dosage de Juin 94, nous avons effectué 3 autres dosages des transaminases. Le dernier, effectué le 9 Mai 95, montre que l'amélioration se poursuit. Les SGOT passent de 109 à 56,6 unités (normale: inférieure à 30) et les SGPT de 146 à 72,6 unités (normale: inférieure à 40)

92/10/08 94/06/06 94/11/15 95/02/13 95/05/09 Normes
S G O T 229 109 118 75,7 56,6 < 30 UI
S G P T 588 146 146 89,1 72,6 < 40 UI

Ainsi, alors que le 23 février 93 les transaminases étaient 7,6 fois supérieures à la norme pour les SGOT et 14,7 fois pour les SGPT, le 9 Mai 95, soit 31 mois plus tard, elles ne sont plus que 1,9 fois supérieures à la norme pour les SGOT et 1,8 fois pour les SGPT.
Autre dosage intéressant : l'ARN du virus C est négatif.

L'évolution de cette maladie, dont on sait qu'elle provoque dans un nombre élevé de cas l'apparition de cirrhoses du foie, est pour l'instant très favorable.
Le traitement par l'interféron alpha, dont on sait maintenant qu'il n'est efficace que chez moins de 30% des patients porteurs de cette affection, et dont l'efficacité assortie d'effets secondaires souvent importants s'épuise avec le temps, reste pour cette malade une arme en réserve si un échappement au traitement oncobiologique apparaissait. A ce jour, heureusement, l'évolution assistée par le soutien de terrain reste très favorable.

 


3 ème Cas

HEPATITE MEDICAMENTEUSE CHEZ UN MALADE PORTEUR D'UNE LEUCEMIE AIGUE MONOBLASTIQUE

Nous avons choisi l'exemple suivant, qui remonte à une dizaine d'années, pour illustrer l'ancienneté des recherches que nous poursuivons et la réalité des résultats qui peuvent être obtenus chez des malades qui suivent parallèlement des traitements chimiques lourds indispensables à leur survie.

Il s'agit d'un homme âgé de 56 ans qui a présenté en décembre 83 une leucémie aiguë monoblastique. La rechute survenue quelques mois plus tard impose alors la mise en place d'un protocole chimiothérapique associant Aracitine, Solupred, Rubidazone, Endoxan.
L'approche de ce malade dans une perspective de médecine de terrain a permis de mettre en évidence un ensemble de troubles fonctionnels complexes. Leur prise en compte a débouché sur la prescription d'un traitement très élaboré pour tenter de corriger les divers éléments perturbés. Les plantes médicinales retenues (Chélidoine, Gaillet, Chêne, Indigo, Grémil, Tilleul, Chardon-marie, extrait total d'insaponifiables de soja et d'avocat) l'ont été pour leurs actions très précises sur chacune des perturbations mises en évidence.

Ce cas d'hépatite toxique médicamenteuse illustre les possibilités complémentaires de la phytothérapie et de la chimiothérapie, et l'intérêt d'une prise en compte de l'état du foie et du soutien de ses fonctions grâce à la prescription d'éléments à visée de correction des déséquilibres identifiés.

La gravité de ce cas, au stade où intervient la complication hépatitique, interdisait toute interruption du traitement chimique, pourtant seule solution que proposaient, après concertation, les hématologues et les hépatologues hospitaliers.

L'application du traitement phytothérapique a permis non seulement la récupération relativement rapide (pour le sujet considéré) d'une fonction hépatique satisfaisante, mais surtout la poursuite simultanée du traitement chimiothérapique. Ce point a été décisif dans l'obtention d'une durée de survie très inhabituelle, pour ce type de maladie, chez ce patient.

 


4 ème cas

UN TAUX DE CHOLESTOROL élévé chez UNE FEMME DE 58 ANS

Le cas que nous avons choisi de vous présenter maintenant est illustratif de l'efficacité d'une plante médicinale lorsque les critères qui ont présidé à son choix reposent sur des bases scientifiques sérieuses.
Il s'agit d'une femme âgée de 58 ans qui présente un taux de cholestérol à 3 g/l. Alors que le seul régime avait réussi pendant de nombreuses années à le maintenir à 2,5 g, celui ci s'est mis à grimper en quelques mois.

L'examen clinique allait mettre en évidence des troubles fonctionnels traduisant un état congestif du système digestif, associé à des perturbations neurovégétatives et hormonales. Les propriétés de l'Aigremoine se révélaient très adaptées au traitement de cet ensemble de perturbations. Le traitement prescrit pour une durée de 3 mois fut établi comme suit :
Agrimonia eupatoria TM 125 ml 100 gouttes matin et soir

Fevrier 92 Mai 1992 Normes
cholesterol total 3 g/l 2,25 g/l 1,80 a 2,20 g/l
apolipoprotéine A1 1,61 g/l 1,38 g/l 1,10 a 1,80 g/l
apolipoprotéine B 1,53 g/l 1,13 g/l
0,50 a 1,60 g/l
rapport apo B/A1 0,95 0,81 de 0,5 a 0,95

Les travaux menés en phytothérapie clinique peuvent éclairer de façon très précise les modalités d'action de l'Aigremoine chez cette malade. Ce n'est pas le lieu de le faire ici. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ce remède phytothérapique n'a pas été prescrit parce qu'il aurait des propriétés anticholestérol, non démontrées à l'heure actuelle, mais pour ses actions spécifiques sur plusieurs des mécanismes physiologiques perturbés qui sont dans ce cas à l'origine de l'élévation du taux de cholestérol.

Il est aisé de comprendre que la rigueur s'impose quand on sait que l'Aigremoine est une plante à activité astringente, décongestionnante, dépurative, à activité neuromusculaire lisse (antispasmodique musculotrope), à activité neurovégétative (stimulant du parasympathique, antihistaminique, antisérotonine), à activité endocrinienne (stimulant du pancréas endocrine), et qu'il faut l'utiliser avec prudence chez les patients porteurs de calculs biliaires.

Ce qui veut dire que si un médecin, sur la foi d'une telle observation, décidait dans un usage symptomatique de traiter avec cette plante tous ses patients à taux de cholestérol élevé, il courrait sans aucun doute le risque d'échecs retentissants. L'efficacité en phytothérapie clinique ne peut s'obtenir en effet qu'au terme d'un examen clinique rigoureux et à l'aide d'un traitement adapté précisément au patient unique que le praticien a en face de lui.

Cette observation illustre l'intérêt de l'usage des plantes médicinales pour traiter une affection aussi répandue que peut l'être l'hypercholestérolémie, avant d'avoir recours, lorsque le seul régime alimentaire n'est plus efficace, à des produits de synthèse très actifs mais dotés d'effets secondaires lourds, comme par exemple la simvastatine.

L'usage d'une telle molécule de synthèse déclenche en effet chez 5% des malades qui l'absorbent une élévation des enzymes du foie (SGOT-SGPT) et des enzymes des muscles (CPK), et pourtant des dizaines de milliers le consomment chaque jour. La raison ne voudrait-elle pas qu'avant d'en arriver à une telle extrémité, et pour le bien du malade, le médecin privilégie d'abord l'utilisation du médicament végétal ?

Ne serait-il pas aussi nécessaire que la Sécurité Sociale se penche sur le coût comparatif de tels traitements : entre 200 et 400 francs par mois selon la posologie de la simvastatine, de l'ordre de 60 à 80 francs par mois pour la plante... ?


5 ème cas

le cas Mathilde: regurgitation de Lait

Afin que les patients participent à la mise en place de preuves de l'activité réelle des plantes médicinales dans le cadre de la médecine de terrain endocrinien, nous avons décidé de publier in extenso, avec leur accord, la lettre suivante que nous avons reçue de parents d'une petite fille âgée de quelques mois, et membres de Phyto 2000.

"Cher Monsieur,
"Nous vous envoyons comme promis le récit du parcours médical de notre petit trésor A. Nous avons essayé d'être le plus objectifs possible, afin de rester fidèles à la réalité. Cela étant, si vous le jugez utile, vous pouvez modifier certains passages (style inadéquat, longueurs...) ou en retrancher. Nous ne nous vexerons pas. Par ailleurs nous avons préféré garder un anonymat complet afin de préserver le secret professionnel et de protéger notre fille. C'est pourquoi nous avons substitué Mathilde à A : il s'agit de l'un de ses deux autres prénoms (figurant dans son état-civil). De même, nous préférons que sa photo ne soit pas publiée pour ces mêmes raisons.
"Voilà, Cher Monsieur, nous sommes très heureux de pouvoir vous rendre ce petit service et nous souhaitons que votre entreprise remporte le succès qu'elle mérite.
Veuillez agréer, Cher Monsieur, l'expression de notre respectueuse sympathie
."
M. et Mme V.


Voici l'exposé intégral de leur parcours, tel qu'ils nous l'ont raconté le 18 Juillet 1995 :

Le cas Mathilde

Mathilde est née le 7 décembre 1994. L'accouchement s'est bien passé.
A la maternité de l'hôpital Mathilde pleurait le jour et la nuit parfois, un peu plus que les autres bébés mais sans que cela n'inquiète personne. Au contraire, une sage femme s'est permis de lui dire un beau matin : "Mathilde tais-toi on n'aime pas les pleurnichardes ici !" (texto !). Lors du bilan de santé pratiqué à l'issue de l'hospitalisation, le 13 décembre 1994 le pédiatre a déclaré Mathilde en bonne santé et nous avons rejoins notre domicile, bébé, mon mari et moi même.

Les tout premiers jours qui ont suivi ont été très éprouvants pour nous trois, car Mathilde pleurait beaucoup et plus particulièrement après ses biberons. De plus, elle régurgitait souvent son lait. Une nuit, ses pleurs ont duré 6 heures d'affilée. Nous étions désemparés. Nous avons appelé le pédiatre de garde qui lui a prescrit un traitement anti-reflux : "Prépulsid" à chaque biberon, "Gaviscon" et "Gumilk" et a remplacé le lait "Guigoz" par du lait "Pelargon". Nous avons débuté ce traitement un peu soulagés. Malheureusement, notre espoir est vite retombé car l'état de Mathilde ne s'améliorait pas. A l'inverse, elle hurlait en prenant ses médicaments et pleurait après avoir bu ses biberons en se tortillant de douleur. Malgré cela, le pédiatre (X..) qui l'avait suivi depuis sa naissance n'a pas jugé utile de modifier son traitement. Il nous disait simplement "Il y a des bébés qui pleurent plus que d'autres"... " le système nerveux des bébés est immature, il est normal qu'elle pleure ainsi".

Ces explications ne nous avaient pas satisfaits, bien loin de là ! Nous avions en fait la nette sensation de ne pas être pris au sérieux, car il était évident que notre petit bébé souffrait beaucoup, pour d'autres raisons que celles que le médecin nous donnait.

Très inquiets, nous avons alors décidé d'aller consulter un autre pédiatre qui a reconnu que la situation était anormale et nous a adressé à l'un de ses confrères spécialisé en gastro-entérologie non sans ajouter "Oh, mais c'est une mode aujourd'hui ces maux de ventre !..." Ainsi le 20/1/95 le médecin spécialisé (Y..) a ordonné une fibroscopie qui a révélé une "oesophagite congestive de grade I". Il a donc prescrit la prise "Raniplex" et "Prépulsid" (à forte dose) pendant 6 semaines. Ces fameuses semaines nous ont paru bien longues, Mathilde avait toujours les mêmes symptômes et les médicaments lui faisaient très mal au ventre.

Progressivement son état s'est dégradé, à tel point qu'elle refusait de boire certains de ses biberons, malgré sa faim, et recommençait à hurler de douleur plusieurs heures d'affilée.

Angoissés, nous avons revu le médecin spécialiste le 10/2/95, les résultats de la deuxième fibroscopie ont été très négatifs : "persistance d'une oesophagite de grade I et d'une symptomatologie douloureuse". "Nous sommes revenus au point de départ" nous a déclaré ce pédiatre. C'est alors qu'il a ordonné la prise de "Mopral". Dès le départ, ce médicament a été très mal supporté par notre bébé. Elle criait très fort, pleurait beaucoup, et raidissait son petit corps en lançant ses bras et ses jambes. Ses regards dans ces moments là traduisaient sa détresse.

Par la suite, petit à petit, ses symptômes se sont atténués, mais sans jamais disparaître complètement. Il semblait que Mathilde allait mieux, elle mangeait normalement, pleurait beaucoup moins, même si elle restait très sensible à la douleur. Face à ce "mieux être", l'espoir est revenu. Nous avons effectué, à la demande du médecin (Y..) ce qui devait être la dernière fibroscopie. Le compte rendu concluait ainsi : oesophagite catarrhale (stade 0).

Il fallait malgré tout poursuivre le traitement par "Mopral" pendant deux semaines. Ce que nous avons fait. Effectivement, tout semblait aller mieux et nous avons arrêté la prise de Mopral, comme convenu, tout en continuant le Prépulsid, à la demande du même médecin).
Dix jours plus tard, Mathilde a commencé à ne pas vouloir finir ses biberons et à pleurer sans raison apparente. Puis elle a carrément refusé de s'alimenter en pleurant. Nous étions de nouveau transits, tout s'écroulait. Face à notre insistance et à notre désarroi, le pédiatre spécialisé a accepté de faire une nouvelle fibroscopie le 20/4/95. Celle-ci a confirmé l'aggravation en ces termes : "oesophagite de stade I".

"Raniplex" a été prescrit une fois de plus, mais nous avons refusé de le donner à Mathilde et avons justifié ce refus en rappelant à ce médecin que ce médicament s'était avéré inefficace. Il a insisté, en vain. Nous avons continué l'ancien traitement, faute de mieux, en attendant le 4/5/95 date à laquelle Mathilde a pu subir une manométrie (pédiatre en vacances). Le médecin spécialiste a été obligé de lui faire avaler une petite cuiller de Valium, tellement Mathilde était apeurée... Les résultats de l'examen ont révélé que tout était normal. Cependant, du fait des régurgitations, le médecin a prescrit la reprise du Mopral, et a augmenté les doses de Prépulsid. Nous avons protesté, car nous avions vu les effets de ces produits sur notre enfant. Du coup, il a supprimé uniquement le Mopral. Nous sommes repartis plus désemparés que jamais, et bien conscients que nous étions face à une véritable impasse médicale.

C'est dans cet esprit là que nous sommes allés voir l'un des médecins membres de la SFPA. Nous n'avions pas pensé aller le voir plus tôt car nous croyions qu'il n'englobait pas la pédiatrie. Par ailleurs mon mari était très sceptique vis à vis de cette forme de médecine.

Le 19 Mai 1995, me suis donc rendue au cabinet médical du Docteur X avec Mathilde, dont l'état s'était très dégradé, et qui ne dormait plus et criait la plupart du temps. Il a écouté longuement, me posant des questions que personne avant lui ne m'avait jamais posées, aussi bien sur les conditions de ma grossesse, de mon accouchement, que sur la façon dont les troubles s'étaient installés. Il me demanda des détails très précis sur le comportement de notre bébé, s'il avait plus soif le jour que la nuit, ses réactions aux gens qui l'entouraient, ses réactions à la chaleur, à la tombée de la nuit, etc... Je ne comprenais pas à quoi pouvaient lui servir tous ces renseignements, mais je sentais que c'était très important, car chaque bébé a ses réactions à lui. Il l'examina avec une très grande attention, comme aucun des pédiatres ne l'avait fait avant lui, puisque même à la fin ils ne l'examinaient plus mais se contentaient de lui introduire des tubes dans la bouche pour aller voir son estomac. Ils n'avaient pas même remarqué que ma fille avait un creux qui apparaissait au milieu de la poitrine quand elle criait, ce qui, d'après le docteur X, peut donner des renseignements utiles pour le diagnostic et le traitement.

Au bout de seulement trois jours du traitement phytothérapique, mon mari et moi avons observé une nette amélioration de l'état de santé de Mathilde. Elle pleurait beaucoup moins, ne raidissait plus ses petits membres. Nous étions nous aussi très soulagés et vraiment confiants. Progressivement, ses pleurs ont continué à diminuer ainsi que les régurgitations qui avaient persisté jusque là. Parallèlement, Mathilde souriait de plus en plus, se mettait à éclater de rire par moments, et s'épanouissait chaque jour davantage. Sa peur régressait elle aussi, faisant place à la confiance et à un certain appétit de vivre.

A présent, après deux mois de ce traitement le changement est vraiment radical à tout point de vue et nous nous en réjouissons.

Sur le plan psychologique Mathilde a vécu dans un climat d'insécurité et de peur grandissant pendant ses cinq premiers mois de vie. Elle a dû en effet faire face à ces examens et à la douleur physique qui revenait très fréquemment. Nous avons essayé de compenser cela en l'entourant particulièrement de notre amour, en étant très présents et très disponibles.
Nous sommes également passés par de réels moment de souffrance, de fatigue, de stress car nous nous sentions impuissants face à un problème qui nous dépassait. Malgré tout nous avons voulu garder l'espérance. Nous avons été très entourés par notre proche famille qui nous a beaucoup soutenus dans cette épreuve.
Dans le domaine pécuniaire tout cela a coûté cher .

Les fibroscopies sont considérées comme des actes chirurgicaux. Nous avons donc payé uniquement une partie des dépenses (la plus faible), la sécurité sociale réglant le reste. Ainsi, nous nous sommes acquittés de 1.200 francs (soit 300 francs à chaque examen : 300 x 4).
Pour ce qui concerne la manométrie, nous avons réglé 840 francs, soit un total de 2.040 francs.

La sécurité sociale, quant à elle, a versé directement à la clinique 11.770 francs qui correspondent aux fibroscopies, et nous a remboursé 352 francs pour la manométrie. Soit un total de 12.122 francs.
Enfin, notre mutuelle qui assume heureusement pour nous 100 % des frais réels nous a remboursé le reste soit : 1.688 francs.

A ces dépenses, il convient d'ajouter les consultations médicales imprévues et liées exclusivement aux problèmes d'oesophagite (nous ne comptons donc pas les visites mensuelles habituelles) soit 4 visites (200 francs, 280 francs, 300 francs, et 300 francs) : 1.065 francs, dont 423 francs ont été remboursés par la Sécurité Sociale et 642 francs par notre mutuelle.

Pour finir, nous n'avons pas fait le compte des frais médicamenteux, mais nous pouvons dire, pour exemple, que nous avons dépensé 255,60 francs pour le "Raniplex" (42,60 francs la boite x 6) et 399,40 francs pour le "Mopral" (199,70 francs la boite x 2). Ces médicaments étaient les plus chers. Tout nous a été remboursé.
En résumé nous avons réglé : 3205 francs
La sécurité sociale : 12.545 francs
et la mutuelle : 2330 francs.

Soit au total la somme de : 18.080 francs

Pour conclure nous ne remercierons jamais assez le Docteur X, si humain si proche de ses malades et si compétent. Il est venu à notre secours alors que la situation semblait désespérée. Nous n'avons qu'un seul regret, celui de ne pas être allés le voir plus tôt, dès les premiers symptômes. Cela nous aurait évité tous ces déboires qui n'ont finalement mené à rien et ont entraîné beaucoup de souffrance, une grande perte d'énergie et d'argent."


Ici se termine ce témoignage.

Voici donc cette histoire, telle que l'ont vécue des parents qui ont enduré, en même temps que leur petite fille, de si grandes souffrances.
Pour tenter de comprendre comment de tels cas sont possibles en 1995 - et il semblerait que des problèmes tels ceux qu'a connus Mathilde soient de plus en plus nombreux- alors que la médecine a fait de tels progrès, nous avons interrogé le médecin de la SFPA qui l'a soignée.
Voici la réponse qu'il nous a faite, et dont d'importants développements seront apportés et publiés dans un livre à paraître.

Comment un bébé peut-il mettre en échec la science médicale moderne pour une simple régurgitation de lait ?
Le médecin, membre de la SFEEM, qui a eu à prendre en charge Mathilde nous donne son point de vue :

"Caricatural, le cas Mathilde illustre clairement les faiblesses, les excès et les limites des pratiques médicales actuelles basées sur la seule analyse du symptôme, et les dangers que celles-ci font courir au malade. La débauche d'examens complémentaires auxquels recourent bien souvent les médecins est une conséquence directe de la perte du sens clinique. Le coût très élevé pour la Sécurité Sociale qui s'en suit est le résultat direct d'une pratique médicale qui coupe le malade de sa maladie.
Comment expliquer qu'un si petit bébé, âgé de 5 mois tout juste, mette en échec la science médicale actuelle pour un symptôme somme toute très banal : des régurgitations de lait? Pourquoi résiste-t-il aux armes les plus actives de la puissante médecine moderne, et à ses techniques optiques et électroniques les plus révolutionnaires et innovantes ?

Mathilde a en effet absorbé durant cinq mois, sans interruption, des traitements à base de produits chimiques lourds, et pourtant inefficaces dans son cas. Et, loin de s'amender sous l'action des médicaments prescrits, tous dernier cri de la pharmacologie la plus performante et la plus pointue, ses troubles n'ont fait qu'empirer."

Au nom de quelle science, le médecin doit-il devant un échec patent continuer à faire courir à un tout petit nouveau-né, pour une affection bénigne, et même si leur fréquence d'apparition est faible, des maladies telles que : une anémie hémolytique (Mopral), une élévation transitoire des enzymes marqueurs de l'état du foie (transaminases), même si celle ci est réversible à l'arrêt du traitement (Mopral, Raniplex), une pancytopénie, trouble grave de fabrication par la moelle osseuse des éléments figurés du sang (Mopral, Raniplex), une thrombopénie -raréfaction des plaquettes sanguines- avec les risques hémorragiques qu'un tel manque peut faire courir (Mopral, Raniplex), une agitation (Mopral, Raniplex) chez ce nourrisson à la sensibilité déjà exacerbée par la souffrance qu'il éprouve au niveau de son tube digestif.

De plus, ce bébé a subi pendant sa courte durée de vie plusieurs fibroscopies très rapprochées. Qui pourrait soutenir qu'introduire quatre fois en quatre mois, et sans prémédication, un fibroscope dans l'estomac d'un nouveau-né ne représente pas un traumatisme, au moins psychologique. Même si l'examen en lui-même n'est pas si douloureux, reconnaissons que ceux adultes qui l'ont subi n'en gardent pas un souvenir si agréable.

Quel est aussi l'intérêt de renouveler d'une manière si rapprochée de tels examens endoscopiques ? Ayant éliminé dès la première fibroscopie une cause organique qui aurait nécessité alors un traitement adapté, les informations qu'ils apportent ne modifient en rien les prescriptions thérapeutiques qui, elles, tournent en une ronde vicieuse sur les deux ou trois mêmes produits de synthèse ?
Et la pratique, à trois reprises, de biopsies multiples, c'est-à-dire d'ablation de fragments de l'organe, ne représente-t-elle pas pour l'oesophage un traumatisme certain, pour le moins défavorable à la guérison de l'inflammation qui l'attaque ?

La seule vision de l'oesophage par l'oeil averti d'un spécialiste en endoscopie, après qu'il ait déjà obtenu un mois auparavant toutes les assurances histologiques qu'il ne s'agissait que d'une banale oesophagite, ne pourrait-elle pas le dispenser de renouveler son examen dans un délai aussi rapproché ? Sommes-nous là en face d'une prudence poussée à l'extrême du concevable, ou assistons-nous à une dérive de la pratique médicale au delà du raisonnable ? Nous ne pouvons envisager qu'une telle répétition d'examens si coûteux fut commise dans un seul but pécuniaire.

D'emblée ce qui nous frappe, lorsque ses parents nous amènent Mathilde pour la première fois le 19 Mai 1995, c'est le mouvement quasi permanent qui l'agite, avec des exacerbations spasmodiques lors des vomissements qui partent en jet. Un véritable tortillement traduisant la réalité des douleurs ressenties. Epuisée, mais pourtant très présente, comme en témoignent la vivacité et la mobilité de son regard, indicateur central d'une hyperfonction du système alpha sympathique, elle n'en peut manifestement plus de souffrir. A l'examen clinique, ce qui saute aux yeux, c'est le gros ventre de cette petite fille. Enorme, étalé, il évoque d'emblée un météorisme lié à un trouble de la fonction pancréatique. Comme on pouvait s'y attendre, la palpation confirme la contracture très douloureuse des plexus indiquant avec évidence le blocage du sphincter d'Oddi, ce sphincter qui contrôle l'ouverture dans le duodénum du canal commun d'élimination des sécrétions du foie et du pancréas.

L'interrogatoire nous avait déjà mis sur la piste des éléments physiologiques probablement perturbés, ou participant aux troubles inducteurs de la maladie de leur enfant. En effet, ce n'est pas parce que le bébé ne parle pas que le médecin ne peut pas obtenir des renseignements précieux à partir des descriptions souvent très précises que les parents font de lui. Tous les signes qu'ils nous fournissent sont fondamentaux pour l'établissement d'un diagnostic correct. Intégrés dans une vision globale, leur corrélation permet d'envisager l'équilibre relatif de certains axes neurovégétatifs ou endocriniens, dont la connaissance va être fondamentale pour la mise en place d'un traitement qui prenne en compte l'enfant dans sa globalité et dans sa spécificité fonctionnelle.

Le traitement prescrit se doit alors de corriger l'ensemble des déséquilibres mis en évidence. Seule une synthèse cohérente des informations apportées par le récit détaillé des parents, l'évolution de la maladie et l'examen clinique permet de guider le médecin dans le choix des moyens et justifie les divers éléments de la prescription. Face à un tel bébé, le but de l'ordonnance sera non seulement de libérer son système digestif des spasmes permanents qui entretiennent la perdurance de la maladie, mais aussi de supprimer les troubles fonctionnels sous-jacents, en particulier au niveau de son pancréas, responsables de la forte réactivité inductrice d'un véritable cercle vicieux.

Simple, mais basé sur une réflexion clinique approfondie, il associe des plantes médicinales, en prescription orale sous forme de poudre au début de chaque têtée, régulatrices des fonctions pancréatiques et du déséquilibre neurovégétatif identifié, à une formulation d'huiles essentielles pour usage externe, aux propriétés reconnues comme anti-inflammatoires, eupeptiques et antispasmodiques digestives. La maman doit appliquer cette dernière préparation en massages légers de tout l'abdomen, avant chaque biberon.

Au bout de 48 heures de prise de ce traitement, une amélioration importante se manifesta. En moins de huit jours l'enfant ne régurgitait plus et avait retrouvé un sommeil normal. Et les parents aussi. Résultats confirmés et durables en Décembre 95.

Faut-il crier au miracle ? Invoquer une fois de plus l'effet placebo, alors que nous sommes en présence d'une lésion vérifiée de visu à plusieurs reprises par des spécialistes des hôpitaux, experts en médecine infantile, et traitée par eux jusqu'alors sans succès ?

Non, la réalité est à la fois beaucoup plus simple et plus complexe. Nous sommes, face au cas de ce bébé, une fois de plus confrontés au saucissonnage que la médecine fait du malade. La maladie est bien fixée sur l'organe, puisque les pédiatres l'ont vue de leurs yeux au travers des endoscopes, et que des morceaux d'oesophage malade ont été prélevés trois fois et examinés au microscope.

Mais là où le bât blesse, c'est qu'en se polarisant sur l'organe, on a perdu le bébé ! Celui ci n'est plus désormais qu'un tube digestif malade. Son organe ne réagit pas à un traitement qui agit sur l'organe, alors on passe à un autre médicament qui agit aussi sur l'organe.

Ce deuxième médicament d'organe n'est pas efficace, alors associons les tous les deux ensemble, ou recourons à un troisième médicament, d'organe bien évidemment. D'échec en escalade, et d'escalades en échecs, on en arrive à un matraquage de drogues censées être de plus en plus efficaces, mais qui sont aussi de plus en plus toxiques, et de plus en plus chères. L'acharnement sur l'estomac de ce petit être qui ne réagit à rien, mais au contraire s'aggrave de plus en plus, est la conséquence directe de l'hyperspécialisation qui, comme disait un humoriste célèbre, conduit celui qui ne la domine pas à "tout savoir sur rien"...

Face à de telles difficultés qui sont le lot de l'exercice quotidien du médecin, comment ne pas poser le problème autrement ? Considérer que ce petit enfant est infiniment plus qu'un oesophage, et que les mécanismes de régulation de la fonction oesophagienne ne peuvent pas être dissociés du fonctionnement du tube digestif dans son ensemble, et celui ci de l'état des fonctions hépatiques et pancréatiques, et celles ci de leurs régulateurs métaboliques périphériques et centraux. Alors seulement on peut comprendre qu'il ne sert à rien de s'acharner sur l'organe incriminé, mais qu'il faut ouvrir sa vision, et donc élargir le traitement à appliquer au bébé. C'est le sens qu'il faut accorder à ce cas clinique, simple illustration du regard que doit poser tout médecin sur chacun des petits patients qui lui sont confiés.

Bien conçus, des traitements basés sur une approche de médecine de terrain telle que nous la proposons, et recourant à l'utilisation de produits assortis d'une toxicité moins grande que ceux chimiques qui ont été conseillés pour Mathilde, sont doués d'une efficacité indiscutable. Ils mettent ainsi l'enfant à l'abri de risques non négligeables, liés directement à la puissante activité pharmacologique de produits tels que ceux qui ont été conseillés par les pédiatres consultés : le Prepulsid, le Raniplex, le Mopral, le Motilium. (extraits d'un livre à paraître).

En guise de conclusion, nous livrons à votre réflexion le coût comparatif des deux types de traitements.
18.080 francs pour cinq mois de traitement classique par les pédiatres, pris en charge par la sécurité sociale, et pour un résultat nul.
2.816 francs pour six mois de traitement de phytothérapie clinique, à la charge des parents pour la plus grande part, et pour un résultat positif dès le premier mois.

 

 

6 ème Cas:

Bernard B. : une prostatite chez un homme de 40 ans.

 

Monsieur Bernard B., âgé de 40 ans, est en pleine santé apparente lorsqu'au début du mois d'octobre 1984 il commence à ressentir une envie pressante d'uriner, accompagnée de discrètes brûlures à la miction. Ce signe, inhabituel chez lui, ne l'inquiète tout d'abord pas. Il le met sur le compte d'un voyage qu'il vient de faire, et pense qu'il s'agit d'un "échauffement". En quelques jours celui-ci s'accentue et commence à l'handicaper tellement qu'il décide de consulter son médecin. Ce dernier lui prescrit un petit désinfectant urinaire, en l'assurant qu'il s'agit d'un trouble banal et que tout cela va rentrer dans l'ordre rapidement. Loin de s'amender, les symptômes s'accentuent. Les brûlures à la miction se font de plus en plus vives, et les envies d'uriner de plus en plus fréquentes.

Une dysurie intense s'installe, accompagnée d'un état fébrile et d'un sentiment de malaise général. Les résultats du prélèvement d'urines, que le généraliste a demandé quarante huit heures auparavant, reviennent le 25 octobre 1984. Ils montrent que l'infection est franche. Les urines contiennent beaucoup de pus. On y trouve de très nombreux globules blancs altérés en amas, quelques cellules de la vessie et de nombreux cristaux d'oxalate. La présence de sang est aussi mise en évidence avec vingt mille hématies par millilitre. L'examen direct montre de très nombreux bacilles Gram négatif. Leur mise en culture révèle des colonies d'Escherichia Coli., dont le nombre s'élève à dix millions par millilitre. Leur sensibilité est testée au laboratoire, et les données de l'antibiogramme montrent que plusieurs antibiotiques sont capables de les détruire.

Le problème à résoudre est donc simple. Un germe a été identifié dans les urines de cet homme jeune. Sa prostate est très douloureuse au toucher rectal. Nul doute qu'il ne s'agisse là d'une première poussée de prostatite. Il est donc impératif de mettre en place un traitement énergique. En effet, les risques sont bien trop grands que l'infection ne se développe, et que les germes ne s'installent pour une longue durée dans la glande. Avec toutes les conséquences que cela implique. Le risque d'installation chronique des troubles, et secondairement d'une stérilité qui est l'un des dangers les plus redoutables de ce type d'affection chez l'homme. Or, nous tenons le responsable : le colibacille. L'organe dans lequel il est implanté a été identifié : la prostate. L'arme qui peut le détruire a été découverte par le laboratoire : l'antibiotique. Tout est donc évident. Le malade doit guérir très vite puisqu'on a le coupable, et que la sanction thérapeutique va être appliquée de façon stricte.

Le médecin modifie alors la prescription et l'adapte de manière très précise, en prescrivant, comme l'indique l'antibiogramme, le Bactrim puis l'Apurone pour une durée de trois semaines. Très classique, puissant et habituellement efficace, ce traitement est donc établi selon les critères les plus scientifiques et les plus rigoureux de la médecine moderne. Au terme de ce laps de temps, la guérison doit être obtenue puisqu'on tape fort et longtemps. Mais le microbe ne l'entend pas de cette oreille. Sans doute aguerri par d'autres combats, il résiste à l'attaque qui lui est portée. Et continue son agression. Les jours passent, mais le malade pisse de plus en plus difficilement. Comme si le germe trouvait dans son adversaire les moyens d'une force nouvelle lui permettant d'occuper et de détruire encore plus le territoire qu'il occupe et qu'il n'entend pas quitter. Plus la fourniture d'armes pour le pulvériser se fait insistante, moins les munitions fournies à la prostate semblent efficaces contre lui. Le territoire prostatique envahi est-il en passe d'être perdu par l'organisme ? L'agresseur possède-t-il une telle virulence qu'il réussit non seulement à déjouer les attaques violentes qui lui sont portées par l'antibiotique, mais qu'il établit un rempart contre lui en se cloisonnant dans un territoire où il se terre ? La lutte de l'organisme livré à ses seules ressources, mais appuyé par l'aide de son allié antibiotique qu'il a de plus en plus de mal à supporter, est acharnée car les troubles s'aggravent. Ils ne sont plus seulement urinaires maintenant, mais ils se complètent de nausées et de dégoût pour la nourriture. Trois semaines se sont écoulées. L'échec du traitement chimique moderne est évident. Malgré la puissance de feu des armes utilisées, un statu quo n'a même pas pu être obtenu. L'état général du patient est de plus en plus altéré.

Echographie de la prostate : Détermination de son volume.

Devant l'aggravation de ses troubles, cet homme, qui dirige une équipe de chercheurs poursuivant des expériences de physique fondamentale dans un grand centre de recherches français, est complètement dérouté et ne comprend pas ce qui lui arrive. Physicien nucléaire de haut niveau, il a une idée très précise de la science. Pour lui, lorsqu'un problème est bien posé, une méthodologie scientifique rigoureuse ne peut qu'aboutir à une solution juste, et les fausses solutions ne sont que le fruit d'une erreur dans le raisonnement. L'idée qu'il se fait de la médecine l'amène à croire qu'elle a bien posé les données initiales de sa prostatite, et que sa démarche est juste. Mais alors, pourquoi souffre-t-il de plus en plus ? Pourtant, il ne lui semble pas qu'une erreur ait été commise dans la façon dont il a été soigné depuis maintenant plus d'un mois. La science médicale moderne a bien décrypté la cause des maladies infectieuses, depuis que Pasteur a révolutionné la médecine en apportant la preuve que les microbes étaient les seuls responsables !! Et les progrès ont apporté des armes tellement efficaces contre eux !!

C'est alors que sa femme, inquiète de voir son mari dans un état qui se dégrade de plus en plus, décide de nous l'envoyer en consultation. Depuis plusieurs années, elle a recours à la PHYTOTHERAPIE pour elle et pour leurs filles, mais jusqu'à présent n'a pas réussi à le convaincre de l'efficacité des plantes médicinales. Pensez donc ! Une médecine de "bonne femme". Pour un chercheur d'un tel niveau ! Comment sa formation scientifique pourrait-elle lui faire croire au sérieux de ces traitements dont la médecine ne veut même pas entendre parler et qu'elle rejette en prétextant qu'ils sont "hors la science" ?

Mais la douleur est devenue si permanente, que le patient est prêt à tout essayer pour tenter de trouver un soulagement à ses troubles. C'est un homme très éprouvé qui se présente alors à nous. Les signes qu'il affiche sont très marqués, et l'apparition d'une incontinence nécessite un arrêt de travail, car il ne peut plus retenir ses urines. L'examen clinique attentif ne se limite pas à scruter les seules voies urinaires, mais s'efforce de chercher les raisons qui expliquent que cet homme jeune ait pu présenter un lâchage si brutal de ses défenses anti-infectieuses au niveau de la sphère génito-urinaire.

Comme on pouvait s'y attendre, il existe une congestion pelvienne importante. Celle-ci n'est jamais prise en compte dans les traitements officiels tels que les promeut la médecine. Et pourtant, elle joue un rôle important dans le déclenchement et l'installation des infections urinaires, celles de l'homme comme de la femme. Isolant en quelque sorte la prostate du reste de l'organisme, elle la livre au germe, gênant ainsi l'apport des moyens de la défense plus générale que le corps pourrait lui donner. Mais il faut aller plus loin, et tenter de comprendre quels éléments de la régulation de la circulation pelvienne sont impliqués, et les raisons pour lesquelles ils se sont ainsi constitués.

De proche en proche, la réflexion est amenée à progresser. Partant de l'analyse de l'état neurovégétatif local et locorégional, elle étudie son intrication avec les mécanismes métaboliques plus généraux qui ont pu participer à cette fragilisation de la prostate. Elle replace ainsi le rôle du système immunitaire général dans ses relations avec le pancréas, dans ses deux fonctions, exocrine et endocrine, et le foie, organes impliqués dans la gestion de son équilibre. Ceux-ci, bien entendu, doivent être eux situés dans l'exacte relation qu'ils établissent avec les autres organes et avec l'ensemble de l'organisme.

Nous sommes ainsi apparemment bien loin du germe. Et pourtant ce sont tous ces facteurs intriqués qui expliquent en réalité la maladie. Il est bien connu qu'un microbe ne peut se développer que s'il trouve dans le milieu où il prend racine les éléments qui vont lui permettre de se nourrir et de subsister. Modifiez le sol d'un champ, et le chiendent disparaît comme par enchantement. Or, le germe est bien dans la prostate de Monsieur Bernard B. Et la prostate fait évidemment totalement partie de l'ensemble de son corps. On peut donc aisément comprendre que, si nous avons la connaissance la plus exacte possible de tous les facteurs du "sol" qui assurent l'équilibre du "champ prostate", ou qui ont provoqué son déséquilibre, nous ayions toutes les chances que le colibacille qui s'est installé sur ce "champ prostate" disparaisse comme le chiendent, si nous corrigeons le sol. C'est là un des buts des traitements de terrain.

Au terme d'une réflexion qui va tenir compte de toutes les données, même anodines, que le patient peut nous fournir sur l'ensemble de sa vie, et qui sont confrontées aux renseignements apportés à la fois par l'examen clinique et les bilans déjà effectués, il est décidé de mettre en place un premier traitement de terrain le 15 novembre 1984. Il sera éventuellement complété lorsque nous recevrons les résultats d'autres examens complémentaires qui ont été demandés, et parmi lesquels une échographie de la prostate malade, car nous souhaitons avoir des références objectives qui permettront de suivre de façon mesurable l'efficacité ou non du traitement. Son but initial est d'assurer une décongestion de toute la région prostatique, et d'apporter bien sûr des éléments à même de favoriser la lutte anti-infectieuse au niveau de l'appareil génito-urinaire du patient, tout en tentant de corriger les distorsions générales que nous avons pu identifier.

Si nous avons été amenés à retenir la bruyère, la busserole, le cajeput, le chêne pédonculé, le chèvrefeuille, l'hamamélis, la lavande, la myrtille et la verge d'or, c'est parce que ces plantes étaient le mieux à même de répondre aux anomalies que l'examen clinique avait pu mettre en évidence, et parce qu'elles présentent une action antimicrobienne très large, et qui a été prouvée en laboratoire, sur le colibacille, le bacille d'EBERTH, l'entérocoque, le proteus, le staphylocoque et le streptocoque.

Leurs effets conjugués dans des préparations magistrales, permettent d'obtenir un plein exercice de leurs propriétés anti-infectieuses génito-urinaires et intestinales, anti-inflammatoires, antispasmodiques musculotropes et neurotropes, analgésiques, sympatholytiques, sédatives du système neuro végétatif, cholérétiques, diurétiques, de décongestion splanchnique et pelvienne, vasoconstrictrices veineuses, protectrices de la circulation capillaire, hypoglycémiantes indirectes, antihémorragiques, antigonadotropes et stimulantes des glycocorticoïdes.

L'échographie de la prostate est pratiquée le 30 novembre 1984 et confirme le diagnostic clinique de prostatite. Cet examen, facile à réaliser, n'est pas du tout douloureux et représente un progrès technique intéressant pour le suivi d'une affection comme celle que présente Bernard B. En visualisant les organes, il permet en effet de "voir" leur aspect, de les mesurer et de repérer éventuellement certaines de leurs anomalies. Ici, il va montrer que la vessie ne présente pas de défaut particulier, et que la taille de la prostate est tout à fait normale (30 mm d'épaisseur, 35 mm de largeur). Par contre, il met en évidence, en regard du prolongement prostatique postérieur du lobe latéral droit, un noyau de prostatite hypoéchogène, de 14 mm de long sur 23 mm de large. Il révèle aussi une cavité un peu hypotonique au niveau du pôle moyen du rein gauche, mais pas de stase franche, et le reste de l'examen abdomino-pelvien est sans particularité.

Lorsque le 3 décembre 84 nous revoyons le malade pour prendre connaissance de ce résultat, quinze jours se sont écoulés depuis qu'il a commencé son traitement de terrain. Et malgré l'arrêt des antibiotiques, qui avait alors été décidé en raison de leur inefficacité, nous n'assistons pas à une exacerbation des troubles. Nous n'assistons pas non plus à une guérison miracle en un temps aussi court. Mais de petits indices d'une amélioration apparaissent : moins de pertes d'urines, brûlures moins violentes en urinant. Tel un cheval lancé au galop, la prostatite en pleine poussée infectieuse doit être d'abord stoppée dans son élan. Nous décidons alors de compléter le traitement en cours par l'adjonction d'autres plantes décongestionnantes (achillée millefeuille, kawa-kawa). Nous intensifions aussi l'apport des éléments anti-infectieux en prescrivant une préparation à base d'huiles essentielles à introduire en lavement rectal.

L'avantage de cette voie d'administration de certains principes phytothérapiques est qu'elle permet de les apporter directement au voisinage de la prostate. Grâce à leur extrême pouvoir de diffusion, ils peuvent en se dispersant dans le petit bassin venir directement en contact avec les germes cachés dans le noyau infecté de la prostate. N'oublions pas que ces substances naturelles figurent au nombre des produits les plus antiseptiques que l'homme connaisse. Si nous pouvons observer au microscope des fragments d'intestins intacts de momies vieilles de quatre mille ans, c'est parce qu'elles ont été embaumées dans des onguents à base justement de tels produits, et qu'ils ont empêché toute putréfaction par les microbes !

25/10/84
15/01/85
30/04/85
18/08/85
hématies
2000
2000
germes
10.000.000
<1000/ml
stérile
stérile
leucocytes
plus +++
1.000
noyau prostatique longueur
14 mm
17 mm
8 mm
0 mm
noyau prostatique largeur
23 mm
21 mm
9 mm
0 mm
noyau prostatique épaisseur
3 mm

 

Six semaines plus tard, le 15 Janvier 1985, nous revoyons le malade muni des résultats de son bilan de contrôle. Son état urinaire s'est complètement corrigé, il ne se lève plus la nuit pour uriner, et la fréquence de ses mictions est redevenue normale. Les douleurs ont disparu en une semaine. Il persiste seulement une sensibilité toute particulière au froid qui déclenche des envies impérieuses d'uriner, indiquant là que, malgré l'importante amélioration des troubles que le malade éprouve, tout n'est pas encore rentré dans l'ordre.

Ce que va confirmer l'échographie en montrant l'image hypoéchogène du prolongement caudal prostatique droit : la zone pathologique mesure encore 21 mm de large, 17 mm en hauteur, et 3 mm d'épaisseur. L'examen cytobactériologique des urines est par contre lui normal, et la stérilisation acquise. Le nombre de leucocytes a chuté à mille par millilitre, celui des hématies à deux mille par millilitre, chiffres tout à fait normaux. Il persiste de rares cocci gram positif, à moins de mille par millilitre, identifiés comme un banal staphylococcus epidermidis de contamination, sans signification.
Devant son efficacité et la nécessité de continuer à agir en profondeur et de façon durable sur les éléments perturbés, nous reconduisons le même traitement pour une durée de trois mois. Afin de soutenir l'organisme dans sa lutte, nous décidons d'ajouter des extraits de bourgeons de cassis, aux effets anti-inflammatoires, stimulants de la fonction glycosurrénalienne et réducteurs de la stimulation réactionnelle des androgènes surrénaliens dont il apparaît clairement que la freination s'impose.

Le contrôle des urines du 30 Avril 1985 confirme qu'elles restent stériles. A l'échographie il persiste une petite zone échogène de neuf millimètres de grand axe. Et le radiologue conclut : "nette régression des images pathologiques sous traitement". Monsieur Bernard B. est en parfaite santé depuis de nombreux mois et n'accuse plus aucun trouble d'aucune sorte. Mais la prudence est de règle face à ce genre d'affections qui ont une très forte tendance à récidiver ou à se chroniciser. Certes le germe semble avoir disparu, mais les urologues savent qu'il peut rester quiescent dans les noyaux prostatiques résiduels et se réveiller brutalement à l'occasion d'un surmenage, d'une fatigue ou d'un choc émotionnel. Il nous faut donc expliquer au patient qu'il ne présente certes plus aucun signe de sa prostatite, mais qu'un traitement poursuivi s'impose.

Il nous faut récupérer complètement le territoire perdu, et reconquérir ce petit noyau de neuf millimètres qui persiste dans sa prostate, comme un pied de nez que nous ferait le germe. Nous n'indiquerons pas les éléments qui ont été prescrits dans le traitement du 8 Mai 85, sinon pour signaler qu'il fut très allégé, et toujours adapté au niveau évolutif spécifique du patient, qui est à chaque fois évalué de façon très précise. C'est la condition indispensable à l'établissement d'un traitement qui soit véritablement de terrain.

Le 18 Août 85, la guérison totale, avec restitution de la prostate à l'état antérieur à la maladie, était confirmée par la dernière échographie pratiquée. Douze années se sont écoulées depuis. A deux reprises, à l'occasion d'un surmenage professionnel intense, Bernard B. a ressenti les premiers signes d'une nouvelle attaque de sa prostate, traduisant une baisse de son potentiel de défense qui cédait du terrain face à un germe, colibacille ou autre, à l'affût d'une terre à reprendre. A chaque fois, en quelques jours du traitement à base d'huiles essentielles qu'il s'administre en lavement, tous les signes disparaissent, comme si le microbe reconnaissait immédiatement les agents responsables de sa défaite passée. Il n'existe probablement pas actuellement de physicien français aussi farouchement convaincu de l'efficacité des plantes médicinales. Il n'est pas pour autant tombé dans un prosélytisme forcené, mais il acquiesce totalement quand l'une de ses filles, maintenant âgée de 20 ans, vient consulter pour la sévère spasmophilie dont elle est atteinte.


CE QUE L'ON PEUT DEGAGER D'UN TEL CAS

- Effet thérapeutique positif là où un traitement antibiothérapique bien conduit n'obtenait pas l'effet escompté.
- Amélioration des signes cliniques (dysurie, pollakiurie nocturne) très rapidement obtenue dès l'institution du traitement phytothérapique.
- Réalité de l'activité du traitement objectivée par :

    - L'évolution de la cytobactériologie urinaire,
    - Les échographiques successives.
- Obtention d'une guérison dans une pathologie habituellement rebelle, où les rechutes sont fréquentes, et la symptomatologie souvent désespérément traînante.


CONCLUSION

Il s'agit donc d'un homme jeune, sans antécédents urinaires, ayant présenté vers la quarantaine une infection génitale (prostatite) avec un foyer visualisé en échographie.
Sous l'effet d'un traitement associant des éléments phytothérapiques par voie loco-régionale et générale, on a assisté à une disparition complète de l'infection urinaire au bout de trois semaines, avec une diminution importante des images perturbées au niveau de la prostate. La guérison définitive, avec disparition totale des signes échographiques a été obtenue en cinq mois. Elle s'est maintenue jusqu'à ce jour.