Phyto 2000 Association des usagers de la phytothérapie

Association des Usagers de la Phytothérapie Clinique

EDITORIAL N° 14: ENDOBIOGENIE ET MEDECINE.

Presque une année vient de s 'écouler entre la parution du numéro 13 des BONNES FEUILLES et celle de ce quatorzième, impatiemment attendu par les adhérents de PHYTO 2000.

Un tel retard ne peut être compris qu'à la lumière des changements évolutifs très importants intervenus au sein de la Société Française de Phytothérapie et d'Aromathérapie (SFPA) au cours des derniers mois, et que nous souhaitons porter à votre connaissance .

Bien loin d'être la marque d'un essoufflement, ce silence correspond au contraire à une période d'intense réflexion. Notre groupe de médecins a été amené à repenser les priorités relatives des diverses activités que nous poursuivons depuis 1972, qu'il s'agisse des publications, de l'enseignement, de la recherche clinique, de la mise en place de protocoles hospitaliers, en vue de faire valider scientifiquement la phytothérapie clinique, et de nos activités humanitaires.

Pour affermir l'unité qui préside à toutes ces actions, il fallait sortir définitivement de la confusion qui règne et continue de régner autour du terme et de la notion de terrain. Nous avons créé un néologisme qualifiant mieux cette conception particulière de l'homme que nous avons toujours défendue : l'endobiogénie (du grec : endon, dedans; bio, vie; genius, disposition naturelle ou geneia, production, formation) .

Permettez-moi de vous faire savoir que ce terme nouveau a jailli de l'esprit de mon ami le docteur Christian Duraffourd, l'été dernier sous le ciel lumineux des Alpilles de Provence, au cours de longues séances de travail. Il traduit parfaitement les fondements de sa théorie endocrinienne du terrain, créée il y a plus de trente années, et qui s'intitule désormais théorie de l'endobiogénie. Cette théorie décrit de façon originale la réalité et l'unité du fonctionnement biologique de l'homme : la fonctionnalité et ses lois. Elle en attribue le support organo-fonctionnel au système endocrinien, seul système qui présente les qualités requises pour coordonner, finaliser, relativiser, en une dynamique permanente, l'activité des autres fonctions organiques dans l'unité de l'organisme dans son entier.

Elle a permis la mise en oeuvre de cette approche différente du malade, de la maladie et de la stratégie thérapeutique décrite dans nos multiples publications et à laquelle vous a familiarisés la lecture des BONNES FEUILLES.

Cette approche permet l'usage cohérent de la plante médicinale propre à la phytothérapie clinique. Celle-ci trouve un nouveau développement dans un Traité de phytothérapie clinique que nous publions aux Editions Masson et dont la sortie en librairie scientifique est prévue pour 2002 .

Elle légitime, aussi, les travaux humanitaires que nous développons à Madagascar, à la demande de la présidence de la République et du ministère de la Santé de ce pays, dans la lutte contre la lèpre, contre le choléra et les diarrhées infantiles au pronostic souvent lourd.

Elle légitime encore l'oncobiologie qui préconise des traitements associés pour des patients porteurs d'affections graves (tumeurs cérébrales, Sida) dans le cadre de protocoles hospitaliers randomisés, à l'étude au sein d'hôpitaux de l'Assistance Publique.

Elle a permis enfin la découverte, par le docteur Duraffourd, de la biologie des fonctions qui la confirme scientifiquement et en assure une nouvelle démonstration et son évaluation expérimentale. Son objet est la formalisation quantifiée des moyens fonctionnels de tout organisme vivant. Elle facilite l'identification et la démonstration des tendances pathogéniques de l'organisme. Elle permet, grâce à une approche synthétique de la biologie, d'évaluer au plus juste l'état du patient, de suivre son évolution soit spontanée, soit sous l'effet de la thérapeutique, et dans ce dernier cas de mieux l'ajuster.

C'est pour cet ensemble de raisons que, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire, les médecins et les pharmaciens membres de la Société Française de Phytothérapie et d'Aromathérapie ont décidé que dorénavant elle s'intitulerait Société Française d'Endobiogénie et Médecine (SFEM).

Au cours de cette même assemblée a été décidée la reprise, dans notre pays, d'un enseignement élargi au plus grand nombre de praticiens désireux d'accéder d'un savoir fondé sur trente années de travaux cliniques.

Voici brièvement exposées les raisons qui nous ont empêchés de consacrer le temps nécessaire à la rédaction des BONNES FEUILLES. Nous espérons que vous ne nous en tiendrez pas rigueur.

Le numéro 14 est là, entre vos mains.

Nous pensons que les informations qu'il contient vous intéresseront.

Nous vous en souhaitons bonne lecture.


Docteur Jean-Claude Lapraz.