Depuis plus de 12 000 ans, le thym accompagne la vie quotidienne des humains, tant pour ses usages médicinaux et cosmétiques que culinaires. En Europe, il compte encore parmi les plantes les plus fréquemment recommandées contre la toux et l'inflammation des voies respiratoires.
Thymus veut dire « parfumer » à cause de l’odeur agréable que dégage la plante. Elle est connue aussi sous les noms : Farigoule, Barigoule, Frigoule, Pote. D’autres variétés de thym sont recensées dont les principales sont leThymus x citriodorus le thym citron, le Thymus serpyllum le serpolet.
Le thym se présente en grandes touffes de 20 à 40 centimètres de hauteur, à tiges ligneuses très ramifiées dressées, portant de nombreuses feuilles sessiles, linéaires, à bord enroulés en dessous et de couleur vert gris. Les petites fleurs à calice velu sont d’un rose pâle ou blanc réunies en épis au sommet des rameaux qui se montrent en juin. Le fruit est un tétrakène de couleur sombre, lisse, placé au fond du calice.
Le thym croît spontanément dans la garrigue pauvre et sèche. Il a sa place dans tous les jardins en bordure. Un sol léger, humifère, calcaire et une exposition plein soleil est une aubaine pour cette petite plante. Il aime bien la présence de la lavande. Il peut rester en place pendant 6 ans. Le thym s’obtient par semis au printemps ou par boutures ou éclats de souche.
Les récoltes des sommités les plus riches en principes actifs sont celles qui se font en début de floraison.
Elles ont lieu en mars-avril et pour la 2ème en septembre. Le séchage en 3 à 7 jours nécessite une bonne ventilation et de l’obscurité. Pour obtenir 1 kg de feuilles et de fleurs sèches il faut 6 à 8 kg de plante fraîche.
La drogue est traditionnellement utilisée par voie orale pour ses propriétés antispasmodiques notamment dans la toux de la coqueluche, et antiseptiques pulmonaires. Elle est aussi immunostimulante, tonique général, neurotonique et stimulant des fonctions digestives (H. Leclerc). Elle est également utilisée dans le traitement des parasitoses.
Elle est également utilisée par voie locale pour ses propriétés désinfectantes des voies respiratoires plus particulièrement en inhalation et en bain ; cicatrisantes de la peau en crème, en bain et en baume. Elle a aussi des propriétés révulsives et antirhumatismales.
La composante principale du thym, l’huile essentielle, est riche en phénols (20 % à 40 %) : le thymol, le carvacrol, le linalol, le géraniol, le cinéol, le terpinol. Leur teneur varie selon le chémotype.
Le thym est divisé en plusieurs « races » chimiques, appelées chémotypes ou chimiotypes. La variabilité de ce dernier est influencée par l’environnement (sol, altitude) et le climat (température et ensoleillement) permettant à la plante de vivre et d’évoluer.
D’une façon générale aucune des propriétés d’une HE n'est liée de façon spécifique à un chémotype particulier mais toutes le sont à l'ensemble des chémotypes de la plante générique. La prescription d’une HE selon un chémotype particulier n’ajoute donc rien aux propriétés thérapeutiques de la plante générique.
Par ailleurs, les posologies préconisées en endobiogénie restant toujours très inférieures à la dose toxique, la prescription d’une HE selon un chémotype particulier pour des raisons de non-toxicité ne présente aucun intérêt.
En moindres proportions nous trouvons des hétérosides (l’apigénol, du lutéolol), des flavonoïdes (cirsilinéol, thymonine), des acides phénols et des tanins.
Les principales propriétés sont :
Au niveau symptomatique, le thym est :
Au niveau du drainage c’est un draineur hépato-vésiculaire cholérétique et un draineur rénal diurétique volumétrique.
Au niveau endobiogénique, le thym est un antispasmodique neurotrope (parasympatholytique) puissant et un stimulant du cortex surrénal : immunostimulant, anti-inflammatoire.
Le thym peut avoir des effets secondaires de type atropinique c'est-à-dire sécheresse des muqueuses, bradycardie, constipation, dysurie, voire rétention d’urine.
Il est contre indiqué en cas d’hypertension artérielle non maitrisée et en cas de glaucome. En phytothérapie clinique, les doses utilisées étant régulatrices correspondent à des niveaux inférieurs au seuil de toxicité.
En principal, le thym est indiqué dans toutes les pathologies infectieuses bactériennes, virales, fongiques ou parasitaires avec un tropisme marqué pour les sphères ORL, pulmonaire, digestive, génito-urinaire et cutanée. Dans les maladies où prédominent les phénomènes sécrétoires et congestifs le thym trouve toute sa place. Dans les pathologies où la prédominance vagale est à l’origine de troubles de la motricité, avec ou sans réactivité alpha-sympathique secondaire cette plante est à prescrire. En secondaire, le thym est utilisé dans les drainages hépatiques et rénaux.
Cours de phytothérapie clinique, Affections ORL,
Docteurs Françoise BASSET, Alain CARILLON et Francis ALLIOT.
DURAFFOURD, LAPRAZ. Traité de phytothérapie Clinique, MASSON 2002
VALNET, Phytothérapie, MALOINE, 1976
Article rédigé par Serge Theytaz
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